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2S8 • « * LA PAUVRE F I L L E . I. La voici comme l'orpheline Qu'une longue douleur incline Vers sa tombe où sa mère attend, Nulle voix ne lui dit : « Espère ! » Pas même celle de son père, Son vieux père qui l'aimait tant ! Elle ne sait pas les doux songes Qui sèment amour et mensonges, Pendant la nuit, autour de nous ; Et voici comment, ô misère ! En mêlant les grains d'un rosaire, Comment elle prie, à genoux : II. O mon Dieu! je prie et je pleure , Je me prosterne et j'attends l'heure Où tes anges se souviendront ; Regarde : je suis encor jeune ; Toutes ces rides, c'est le jeûne Qui les a faites sur mon front.