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  LA PAUVRE F I L L E .




                  I.

La voici comme l'orpheline
Qu'une longue douleur incline
Vers sa tombe où sa mère attend,
Nulle voix ne lui dit : « Espère ! »
Pas même celle de son père,
Son vieux père qui l'aimait tant !


Elle ne sait pas les doux songes
Qui sèment amour et mensonges,
Pendant la nuit, autour de nous ;
Et voici comment, ô misère !
En mêlant les grains d'un rosaire,
Comment elle prie, à genoux :


                 II.


O mon Dieu! je prie et je pleure ,
Je me prosterne et j'attends l'heure
Où tes anges se souviendront ;
Regarde : je suis encor jeune ;
Toutes ces rides, c'est le jeûne
Qui les a faites sur mon front.