page suivante »
232 « lance des renseignements précis que vous avez fournis a eu « la plus grande et la plus heureuse influence sur les disposi- « tions militaires, et ils sont, âmes yeux, une des causes « majeures de l'abandon du projet, déjà comme arrêté, de « faire évacuer une partie de la ville par les troupes qui la « défendaient.» (1) Sans m'énorgueillir d'avoir eu quelque part à un événement favorable à notre cité, mais toutefois en me félicitant dans ma conscience, d'avoir eu le bonheur d'y concourir, je dois déclarer que ce fut en effet après mon rapport à MM. Mil- lion et Duterrail, que l'on apprit que l'autorité militaire avait renoncé à faire opérer un mouvement rétrograde aux troupes qui occupaient le centre de la ville. Mon but n'étant point d'écrire une histoire complète des événements d'Avril, mais seulement de relater quelques faits Qui étaient à ma connaissance personnelle, et qui me sem- blent dignes d'être conservés , c'est ici que se termine natu- rellement la notice que j'étais depuis long-temps dans l'inten- tion de publier. Il me serait facile d'y ajouter, comme corollaire, le tableau des désastres auxquels Lyon a été en proie pendant ces six journées de deuil. Mais à quoi bon perpétuer le doulou- reux souvenir de ces désastres qui ont été sitôt réparés, et de ces ruines qui ont si miraculeusement disparu ? N'oublions pas les maux affreux qu'entraînent après elles les discordes civiles ; conservons-en la mémoire comme une grande et sé- rieuse leçon, mais applaudissons-nous de jouir de la tran- quillité publique et de la l'activité commerciale qui nous sont venues en aide après des jours néfastes, et sachons mé- riter, par notre sagesse et notre modération, cette prospérité que le présent promet plus riche encore à l'avenir. (1) Ce fait se trouve également consigné dans l'ouvrage de M. Monlfalcon, jntitulé: Code moral des ateliers, ou TrailC des devoirs et des droits des classes laborieuses. 3 e édition, i e partie. ( Troubles de Lyon), p. 626.