page suivante »
225 pansement des blessés, ils sont venus en assez bon nombre et de leur propre mouvement, s'enfermer avec eux pour les aider au besoin. Heureusement leur concours n'a pas été né- cessaire. Mais ce que l'on ne saurait proclamer trop haut, c'est que l'exemple du plus grand courage a été donné par les Frères et par les Sœurs de cet hôpital-, surtout par ces dernières qui ont entièrement dépouillé la faiblesse et la pusillanimité de leur sexe. On les a vues tous les jours parcourir la ville et passer hardiment dans les endroits où le péril était le plus imminent, soit pour se procurer des provisions, soit pour rendre d'autres services non moins essentiels. Rien ne les arrêtait, ni les barricades, ni les menaces des combattants, ni même le sifflement des balles; et c'est accomplir un de- voir que de leur payer ici le juste tribut de reconnaissance qu'elles méritent. Le poste militaire de la maison qui se compose d'une dou- zaine d'hommes, et qui est chargé de maintenir l'ordre in- térieur, n'a point cessé son service accoutumé. Toutefois ou avait eu la précaution de défendre aux soldats de porter le fusil, et dans leurs factions, ils étaient armés seulement du sabre et de la bayonnette. Grâce à la courageuse résistance de M. Arnaud, le claus- tral de l'Hôtel-Dieu a été respectée par les insurgés, de même que par la troupe de ligne. Une fois occupé par l'un des deux partis, il fut infailliblement devenu un champ de bataille; et quels maux immenses n'en seraient-ils pas ré- sultés? La première nuit, celle du 9 au 10, avait été une nuit de terreur pour l'Hôtel-Dieu. Un terrible incendie dévorait plusieurs maisons de la rue de l'Hôpital, et précisément celles situées du coté où cet édifice est en contact immédiat avec les constructions adjacentes (1) ; l'une des principales (4) Le danger que courut alors l'Hôtel-Dieu, peut se renouveler chaque 15