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çais M. de Rumigny. L'état d'anxiété de ce dernier avait été
visible. Son front ne se dérida qu'après que la certitude d'un
résultat pacifique fut acquise à tout le monde. Comme l u i ,
peut-être, je ne puis m'empêcher alors de réfléchir sur la dif-
férence qui existait entre la manière d'agir de ce peuple et
celle du peuple Français. Je me demandai si cette différence
provenait de la dissemblance du caractère national ou de celle
des institutions. Il me sembla que la cause principale devait
 en être attribuée aux institutions , parce qu'il est facile de
comprendre que celles dont la Suisse est dotée , donnant à
 son peuple, en général ^ une grande somme de liberté, un
 bien-être satisfaisant et la certitude de la possibilité de toute
 amélioration par la voie du progrès pacifique, doivent lui
faire rejeter le plus souvent toute importante tentative poli-
tique procédant par la violence.
   La durée du Tir avait été fixée à sept jours. Le 19 juillet,
une salve d'artillerie annonça dans la matinée que les exer-
cices publics étaient terminés. On avait tiré plus de cent mille
coups. Le comité du Tir auquel furent adjoint des Carabi-
niers , membres des députations des Cantons , s'occupa im-
médiatement de juger à qui appartenaient les prix. Ce que
nous avons dit sur les diamètres dans lesquels il faut frapper
pour espérer un prix , a fait sentir quelle difficulté existe à
décider entre ces concurrents , puisque plusieurs balles doi-
vent avoir frappé à des distances qui ne diffèrent pas entre
elles d'un millimètre. Aussi fallait-il, autrefois, trois mois
pour adjuger les prix ! maintenant, à l'aide d'instruments
qui ont été inventés , la comparaison des cartons percés s'o-
père en quelques heures et de la manière la plus sûre....



  Il est quatre heures du soir. Une nouvelle salve d'artillerie
annonce la distribution des prix. Le comité du Tir est placé
sur les marches de l'escalier de gazon qui forme la base du
monument où sont rangés les prix à délivrer. A l'appel de
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