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côlé de la c i b l e , montrait avec une longue palette blanche ,
l'empreinte de la b a l l e , et disparaissait pour revenir de
m ê m e après chaque nouveau coup. I m m é d i a t e m e n t , la ci-
ble , pivotant sur elle-même , changeait de face , et si le car-
ton blanc , indiquant le point central et numéroté à l'avance,
avait été percé, il était remplacé par un autre et mis dans une
boîte fermée. Un coup de sonnette donné par le Cibarre ,
faisait remettre à l'adroit tireur un numéro d'ordre avec le-
quel il se présentait au Secrétaire de la cible qui inscrivait son
nom sur un registre, et lui délivrait un titre consistant en
une carte de couleur , préparée à cet effet, que le carabi-
nier plaçait à son chapeau. Beaucoup de tireurs en avaient
ainsi tout à l'entour de la tête.
    Il est temps de donner quelques explications générales qui
fassent mieux comprendre ce qu'est un Tir Fédéral.
     Par une pensée infiniment heureuse , et q u i , il faut l'espé-
r e r , dans l'intérêt du pays, dont nous parlons , arrivera enfin
à porter ses fruits , on a cherché à relier les uns aux autres,
s'il est permis de s'exprimer ainsi , les Cantons de la Confé-
dération Suisse. Ne pouvant ou ne voulant pas encore établir
l'unité politique , on a cherché néanmoins à instituer une
sorte d'unité , toute d'amitié et de sympathie, en réunissant
souvent ensemble dans des fêtes nationales le plus grand
nombre possible de citoyens des divers cantons. C'est ainsi
qu'on a établi les Tirs Fédéraux , les fêtes musicales et d'au-
tres réunions solennelles. Tous les deux ans , il y a un Tir
Fédéral. Le Gouvernement Central ne s'immisce en rien dans
 son organisation. Chaque Capital de Canton l'ouvre à son
 tour. Long-temps avant le jour de l'ouverture , il se forme
dans la ville désignée pour le T i r , un Comité qui se charge
de tout ordonner , de fournir à toutes les dépenses ( 1 ) , et de


   (1) Ces dépenses sont couvertes par le prix que les carabiniers paient pour
chaque coup qu'ils tirent. A Zurich , il y avait vingl-qualre cibles où le coup
était payé 2 bniz ( 6 sous de France ). A six autres cibles il était payé 20 fr.