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190 même coton, dont les dessins,d'assez mauvais goût, étaient principalement en fleurs naturelles. Ce fut à -peu-près à cette époque que le célèbre Jacquard dota la fabrique de Lyon de ses premières machines. Ces machines étaient loin d'avoir le degré de perfection qu'elles ont acquises aujourd'hui. En 1819, M. Ternaux , voulant affranchir la France du t r i - but qu'elle payait aux pays étrangers pour les poils de chèvres, fit venir, à grands frais, des contrées situées au-delà de la mer Caspienne , des chèvres Kirghises. Cette entreprise n'eût pas tout le succès qu'on devait en espérer ; mais elle ne laissa pas d'imprimer un grand essor à la fabrication des schals, en donnant l'idée aux fabricants de faire v e n i r , des contrées même qui les fournissent, leurs matières premières. Ces m a t i è r e s , qui arrivent à grands frais par St-Pétersbourg et Moscou, sont dans un si mauvais é t a t , qu'elles font, dans les opérations qui précèdent le tissage, plus de 50 p . °\o de déchet. Le genre indien a été d'abord imité à Paris, à Lyon et en- suite à N î m e s , et bientôt perfectionné par l'application de la mécanique à la Jacquard. Le travail des schals indiens exige beaucoup de main-d'œuvre, et convient surtout dans les con- trées où la façon est peu élevée. Cependant, malgré ces désa- vantages, nous avons vu M. Colignon exposer à P a r i s , en 1827, un grand nombre de schals espoulinés façon de l'Inde. M. Girard, de Sèvres, n'avait exposé, en 1834, que des schals brochés et espoulinés à la manière indienne. On con- çoit facilement que l'espoulinage offre de grands avantages sur le lancé des schals cachemires français , d'abord parce que chaque fil de trame faisant corps avec le t i s s u , ne peut jamais se détruire par l'éraillement et par l'usage ; et ensuite, parce que toute la matière est employée. Ces schals ne né- cessitent pas de découpage : celui qui trouverait aujourd'hui le moyen: de boucler mécaniquement les fils de trame dans le travail des schals, rendrait un grand service à cette branche d'industrie. Pourquoi les fabricants français ne proposeraient-