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188 dans quelques autres parties de l'Asie, que se trouvent les plus belles laines, les poils de chèvres et de chameaux, et les duvets les plus fins comme les plus propres à cette fabri- cation. Les voyageurs qui ont visité ces contrées s'accordent tous à donner aux métiers et aux procédés employés une simpli- cité remarquable. La simplicité dans les arts est sans doute une excellente chose ; mais rien ne simplifie plus les opéra- tions que l'emploi des machines ; elles nôtres tendent à nous donner sur les Indiens une supériorité immense , comme l'on peut s'en convaincre en lisant le traité sur le tissage de Mur- phy de Glascow , qui donne la vue d'un atelier de tissage de schals indiens. Nous marchons , tandis qu'ils restent station- naires. Je dois dire toutefois q u e , depuis quelque temps , on a essayé dans quelques manufactures de la Perse l'emploi de la mécanique à la Jacquard, ce qui a permis de mettre de la précision dans les dessins q u i , d'après les anciens procédés , étaient à angles saillants et peu gracieux. On a pu se con- vaincre de ces progrès par les schals qui furent saisis, il y a quelque t e m p s , par les douaniers français, et qui étaient d'une si belle exécution, que des dessinateurs de Paris se rendirent de suite sur les lieux pour prendre la copie des dessins. C'est à Sirinagor, capitale de Kachmyr, qu'est le centre de la fabrication des schals; les matières premières employées , proviennent des poils de plusieurs espèces d'animaux indi- gènes ; elles sont souvent mélangées, avant la filature , avec d'autres matières. Dans l'ancien métier indien, qui est encore le plus généra- lement employé dans ces contrées, la chaîne du schal est tendue verticalement, comme dans les tapisseries haute-lisse des Gobelins, et l'ouvrier introduit successivement, au moyen de petites canettes ou espoulins garnis de t r a m e s , toutes les couleurs nécessaires à chaque partie du dessin qu'il veut obtenir, et qui est incliqué sur la chaîne. Il passe alternative-