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architectes, MM. P. et Ff, furent ennoblis, décorés, enrichis, choyés, etc. Assez sur ce monument! Je ne parlerai pas de l'absurde profusion des couleurs , de la pauvreté du style > de la fadeur des imitations, des anachronismes honteux. J'ajouterai seule- ment qu'après avoir produit ce chef-d'œuvre, ces gens-là proclamèrent de nouveau l'inconvenance et la déchéance du gothique. A quelque temps de là une Bourse est votée. Les fonds se- ront inépuisables comme toutes les fois que la médiocrité doit présider aux travaux. L'emplacement était beau Eh bien! voyez : un cube ignoble, autour duquel se pose un péristyle sans fin. D'ordonnance, de caractère, de grandiose, point ! Une carrière élevée à 60 pieds de terre à force de bras et d'en- gins : voilà tout. Quelque chose de varié et d'inattendu com- me un jeu de quilles sous une planche. Victor Hugo a fort bien caractérisé les monuments de Paris dans une page pleine d'originalité et de finesse , où il com- pare la Bourse à une vaste casquette de jockey, et admire ces toits plats qu'il faut balayer dix fois par jour quand il neige , si l'on veut y voir clair : car des toits sont faits pour être balayés. Plus tard s'élève la Madeleine, copie de tous les parallé- lipipèdes de Rome et de la Grèce ; où l'on a su, de même qu'à la Bourse, pour toute ordonnance, prendre un moule de co- lonne, le copier, le reproduire vingt fois, cinquante fois, cent fois même, preuve d'une intarissable fécondité dans l'artiste. Mais c'en est assez, le cœur se soulève de dégoût. En effet, comment concevoir tant de rage et d'impuissance ; comment concilier tous ces titres et ces honneurs avec tant de faiblesse et de dépravation d'idées ? Les mêmes juges , chargés de dis- tribuer des récompenses aux jeunes artistes, ont bafoué et traîné dans la boue l'ange Michel de Jehan Duseigneur, alors qu'ils érigeaient sur le marbre de nos places, ou sur les •