Revue du Lyonnais » série 1 - n°3 ( 1836 ) » pp.165

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  honoré par le génie de l'artiste. Alors ce même artiste se pa-
  vdna dans sa barbe, il fit la roue au milieu d'une cour de
 cardinaux, il se couvrit d'or et de soie et déchira dans la rue,
  de la pointe de sa rapière, l'humble souquenille des Her-
 win de Steinbach ou des Jehan Huit.
    Bientôt les papes, les rois, les grands de la terre, furent
 séduits par la gesticulation énergique,du Florentin. La grâce
 avec laquelle il disait ses mots en I et en 0 les charma, on lui
 confia exclusivement toutes les grandes entreprises. Rome sub-
 juguait de nouveau les Barbares et le télragramme S. R. Q.R.
 régnait en maître depuis les bords du Gange jusqu'aux rives
 ensanglantées du Paraguay, et cependant l'art gothique
 achevait ses plus rares merveilles. St-Étienne de Vienne, le
 Munster de Strasbourg, la flèche d'Anvers s'élançaient jusqu'aux
nuages. Rouen, Fiheims, Paris, Chartres, Amiens, Cologne,
 ouvraient aux fidèles leurs sublimes sanctuaires; mais l'Ita-
lien haussa les épaules et cracha dans sa robe, comme s'il
 eût inventé les Triglyphes ou fait édifier le Mausolée.
    Voilà ce qui arriva de cet amour effréné et inconsidéré
pour l'antique ! voilà dès-lors ce qu'on appela l'heureuse
époque de la Renaissance, et la nouvelle ère du bon goût.
    De-là naquirent le Bernin, Soufflot, David et ses Acadé-
miciens. De-là les injures de l'école de l'empire,., le règne
de MM. Percier et Fontaine , et l'anéantissement du rococo,
comme David appelait Westminster et Notre-Dame.
   En conséquence, le grave Fénélon prélendit que l'effroi
inspiré à la vue des voûtes élancées de nos cathédrales,
était la preuve la plus sûre de leur mauvais goût. C'était
bien là s ô pieux évêque de Cambray , raisonner en véritable
auvergnat ! ils trouvèrent pourtant que vous aviez raison, et le
savant M. F. , architecte de mes amis, avoua qu'il préférait
l'obélisque de Louqsor à la flèche de Strasbourg. 11 écrivit
en faisant l'éloge d'un de ces inventeurs du Forum et du Capi-
tule : « Ces monuments nouveaux, démontrant que la beauté
« résulte de l'harmonie des proportions, dévoilèrent aux yeux