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144 « du duc de Lorraine, lequel étant des conseillers de cette « année, avoit été d'avis de faire l'impôt sur le vin. » Cham- pier n'évita la morl que par une fuite précipitée (2). Il n'est pas dans notre plan de raconter comment par la sagesse du gouverneur, Pomponne de Trivulce, qui résidait au couvent des Cbrdeliers , fut réprimée l'émeute populaire. Nous (2) Symphorien Cbampier naquit à Lyon , d'une famille originaire de St- Symphorien-le-Chateau. Il fit ses études à Paris, prit du goût pour la médecine, passa à Montpellier, y fut reçu docteur, et revint à Lyon. En 1804, il pro- nonça l'oraison doctorale de St-Thomas. La réputation qu'il acquit dans l'exer- cice de son art, et ses ouvrages littéraires, le firent choisir pour premier médecin d'Antoine, duc de Lorraine , qui le conduisit au couronnement de François I e r , à la bataille d'Agnadel et à celle de Marignan , après laquelle il fut fait chevalier. En 1520, il était de retour à Lyon, à la tète des conseil- lers de la ville. Il apaisa une querelle survenue entre les magistrats et le peu- ple ; depuis, il était toujours consulté dans les affaires importantes. Malheu- reusement trop amoureux de lui-même, il ne sut ou ne voulut point ménager l'amoor-propre d'autrui ; il fit éclater avec trop de morgue sa supériorité, bla- sonna sa roture, se dit seigneur de Campegge, et prétendit imposer sa renom- mée. H se fit des rivaux et des rieurs. Dans la fortune, on excite rarement les sarcasmes du peuple sans émouvoir ses fureurs pour les jours du revers ; il l'éprouva cruellement dansla rébellion de 1529. Cet outrage ne fit que l'aigrir. On le comprend en lisant la relation qu'il publia de cette affaire sous le titre : De la Rebeyne du populaire de la ville de Lyon, avec le pseudonyme de Pier- champ, anagramme de Champier. En 1458, on le fit échevin , pour l'apaiser sans doute ; un an après, la morl fit le reste. Il fut inhumé dans notre église, où nous n'avons pu découvrir son tombeau. M. Clerjon s'est étrangement mépris en indiquant pour son épitaphe les vers latins qu'on lit dans la chapelle , de St-Luc, où sont redits les bienfaits de Simon de Pavic. Le seul souvenir .„ qui reste de lui autour de notre monument, est la rue qui porte son nom, à côté de l'église , au levant, et qui aboutit de la rue Claudia à la rue Port- Charlet. Ses ouvrages, au nombre de cinquante-quatre , n'ont pas échappé au naufrage de l'oubli. Les érudits et les bibliophiles lyonnais sont les seuls qui les lisent et les recherchent. Champier fut contemporain de sa gloire, qui n'a pu lui survivre ; il écrivait trop rapidement. Médecin habile, « il eut, dit un historien,. la manie plutôt que le talent de l'histoire. » On lui doit la fon- dation du collège de la Trinité, le premier qu'il y ait eu dans noire ville.