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128 désavoué l'Hiver (1), les Souhaits, la Solitude, l'Epître à ma Patrie,, et beaucoup d'autres pièces qui se font remarquer dans le Recueil de poésies et dans les Soirées proven- çales. Parlait en vers et parlait comme vous. Plus d'une (ois l'encens, par sa fadeur extrême, Exhale des vapeurs d'ennui : L'esprit goûte le vôtre , et le cœur avec lui ; Et vous mériteriez d'être chanté vous-même , Tout aussi bieu que vous chantez autrui. Mais quand je veux répondre en Muse enorgueillie, Ma fierté rencontre un écueil ; Votre louange enfin m'inspire de l'orgueil Et vos vers de la modestie. (1)Lorsque M. Bérenger fit paraître ce petit poème, il en fit hommage à M. de Tressan, en lui demandant la permission de mettre à la tête de cet opuscule , ces mots adressés par M. l'abbé Delille à l'auteur d'Âmadis : Le talent le plus jeunevous envierait la fécondité de votre plume élégante, et ce que vous appelez votre vieillesse (car ce mol ne semble pas devoir être fait pour vous) ressemble â ces beaux jours d'hiver si brillants, mais si rares, dont la plus belle saison serait jalouse. M. de Tressan répondit à l'auteur du poème de l'Hiver : « Et moi aussi, Monsieur, je suis pénétré de plaisir et de reconnaissance. « Les glaces de votre hiver animent et parent la nature ; vous les peignez . « vous les montrez, mais vous ne les faites point sentir. Vous suspendez « l'effet de celles de mon âge. .l'aime cette poésie toujours descriptive ettou- « jours à propos touchante. L'harmonie en est également douce et sublime, » et l'élégance soutenue. » J'ai souvent l u , Monsieur, les pièces que vous avez laissé paraître, e t , o dès la première 9 je jugeai que nous avions un poète de plus. Vous vous « êtes sagement défendu de ces écarts plus bruyauts que brillants qu'on al- « fecte aujourd'hui, et qu'on ose honorer du nom de verve. Un beau natu- « rel, une construction exacte , une logique qui vous sert en se cachant, , « voilà la base solide sur laquelle il faut élever. Les vieillards sont heureux « quand ils sont si doucement émus à 77 ans. Pour moi, je vois avec trans- ie port que le goût immuable, dans tous les siècles éclairés, se conserve dans « quelques esprits privilégiés, malgré la barbarie qui depuis vingt ans a fait