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              Mais quoi ! c'est bien là son amie !
          Sensible, bonne, aimable , elle est encor jolie ,
              Et l'hymen fera leur bonheur.
   Ce n'est pas vous, Messieurs, qui serez surpris de celle
conduite , vous l'admirerez sans doute ; mais vous la trouve-
rez simple et naturelle, eu vous rappelant votre ami.
   Deux enfants, un fils et une fille ne tardèrent pas d'augmen-
ter cet hymen bien assorti.
   Cependant le démon des orages politiques s'était déchaîné
sur la France ; il avait renversé les congrégations , les collè-
ges et les académies, avec tant d'autres institutions. M. Bé-
renger n'avait plus de chaire , d'élèves, ni de place,. La ville
de Lyon s'empressa de lui en créer une qui n'exista que peu
de jours. L'éloquence du professeur, ses connaissances éten-
dues et variées , la pureté de son goût, son élocution facile
et brillante, repeuplèrent un instant la solitude du grand col-
lège. Les femmes surtout, qui entrent les dernières dans les
révolutions et qui en sortent les premières, suivirent assidû-
ment ce nouveau cours de littérature, et l'encouragèrent par
leurs applaudissements.
   Au plus fort de la tourmente révolutionnaire, M. Bérenger
cultiva ses fleurs à Chaponost, et quand le ciel devint plus
serein, il retrouva dans le champ de la littérature ses plai-
sirs et sa gloire. Il était professeur à l'école centrale du dé-
partement, lorsqu'il alla relever de ses mains le monument (1)

    (1) M. Bérenger fut délégué par l'administration centrale du département
 du Rhône pour rechercher les cendres de Léonard-Antoine Thomas , et de*
poser en lieu sur et décent les débris du monument que M. de Montazet > ar-
 chevêque de Lyon, avait élevé à cet homme éloquent et vertueux. Cette
 opération eut lieu le 30 prairial an VII ; le procès-verbal en est imprimé dans
1 e tome 2 de la Morale en Exemples (Lyon, 1801).
    Le monument dont il s'agit existe encore dans l'église d'Oullins, sous la
troisième fenêtre de la nef, à droite en entrant. Voici l'épitaphe de Thomas,
composée par M. de Montazet :
                   Il eut des mœurs exemplaires,
                         Un génie élevé,]