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«  J'engageai maman, dit Jean-Jacques, à vivre à la cam-
«  pagne. Une maison isolée, au penchant d'un vallon, fut
«  notre asile, et c'est là q u e , dans l'espace de quatre ou cinq
«  ans, j'ai joui d'un siècle de vie et d'un bonheur pur et plein
«  qui couvre de son charme tout ce que mon sort présent
«  a d'affreux (1). »
   Comme je le disais tout-à-l'heure, Rousseau a payé la
gloire bien cher! Au reste, en entrant en lutte, il avait fran-
chement mis son enjeu : Vietam impinderevero était sa devise.
On peut dire qu'il y a été fidèle. Car si sa vie était à l'abri
dans un siècle où il n'y avait plus de bûchers pour les nova-
teurs et les philosophes, au moins a-t-il sacrifié à si^s convic-
tions ses goûts, son bonheur, sa fortune et son repos. Tout
<"<;la n'est-il pas aussi la vie, et même plus que la vie, ?
                                                 A. H. de C. G.

    (1) Rêveries (ïun Promeneur solitaire, 10 e promenade.




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