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m ce rapport qu'il faut envisager le travail de chacune de no» provinces. Ce que M. Th. Laurent a fait chez nous pour Miribel, sa ville natale, M. Poncer l'a entrepris, sur une plus grande échelle, pour Annonay, son pays , Annonay, la patrie de Montgolfier, de Boissy d'Anglas, de l'historien Achile Ga- mon et de notre industriel Seguin ; Annonay, dont les ma- nufactures de papier font la richesse et la renommée. Les deux volumes publiés sous le titre de Mémoires historiques sur Annonay et le Haut-Vivarais renferment des documents rares et curieux sur les différents événements dont cette contrée a été à la fois le théâtre et la victime. La famine, la peste et autres calamités publiques, en pesant sur notre belle France, ont tour-à -tour ravagé la ville d'Annonay. Une description détaillée des maladies épidémiques , des disettes et des inondations qu'elle a éprouvées, depuis le cinquième jusqu'au dix-neuvième siècle, se fait lire avec le plus vif intérêt. Les guerres civiles et religieuses du Haut-Yivarais, de 1528 à 1560 , occupent, comme elles le devaient, une large place dans ce livre. Les catholiques et les protes- tants exercèrent alors les uns contre les autres de sanglantes représailles. Dans cette lutte déplorable où Annonay passa des vaincus aux vainqueurs, des vainqueurs aux vaincus, le baron des Adrets se fit remarquer par son courage intrépide et par sa cruauté. Grâce aux progrès des lumières, nous ne pouvons plus comprendre comment on a pu s'entreluer pour des différences de religion, pour des croyances également respectables alors qu'elles sont consciencieuses. "Voici, en quels termes, M. Poncer nous raconte la famine et la peste de 1528. « A peine le Vivarais commençait à réparer des maux oc- casionnés par les guerres de religion et à jouir des délices de la paix, que vers la fin du seizième siècle, la famine et la peste y firent des ravages affreux.