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50 réclame le fruit de cinq siècles d'un travail assidu. Il appar- tient aux assemblées , dépositaires de tant de richesses déjà éparpillées, grâce à leurs infatigables soins,de les féconder par une sage et vivifiante direction. L'esprit philosophique n'est plus seulement l'héritage de quelques hommes ; la lu- mière a dévoré le boisseau, ses rayons salutaires débordent de toutes parts ; et il est temps de la faire briller enfin sur la place publique. C'est peu dans le siècle où nous vivons que de se livrer à d'obscures recherches, à de stériles discussions. La science, les arts savent gré sans doute au travailleur dont les constants efforts leur procurent d'utiles matériaux; à celui qui recueille des documents pour l'historien ; qui broie des cou- leurs pour l'artiste. Là peut se borner, sans doute, l'ambition modeste d'un savant, mais c'est trop peu pour une réunion de citoyens où brillent ceux que l'on nous habitue à regarder comme les premières capacités du département ; la patrie attend d'eux de plus importants, de plus nobles services. Que seraient la littérature et les arts s'ils devaient se conten- ter de la mesquine tâche dé flatter agréablement nos yeux ou nos oreilles, ou de caresser nos passions, sans chercher à éle- ver nos intelligences et épurer nos âmes. De bonnes lois font, sans contredit,des citoyens bien disciplinés, elles préviennent les abus. Là unit leur pouvoir. Mais ces élans généreux qui pro- duisent les grandes actions, ces sentiments religieux et purs d'où naissent les vertus les plus touchantes et lesplus indispen- sables à l'ordre social, elles sont filles des sciences et des arts -, c'est à eux qu'il est donné de les inspirer. Que rendent à la so- ciété tous ces poèmes aux hémistiches aussi vides qu'ils sonl sonores, tous ces chefs-d'œuvre de peinture et de sculpture où le pinceau et le ciseau se sont épuisés à retracer la res- semblance d'hommes sinon méchants et méprisés au moins le plus souvent nuls et ignorés. S'il est du devoir des assem- blées savantes et littéraires de ramener les écrivains, les poètes elles artistes, à des règles, qui, sans être exclusives, laissent moins de chances à des déviations que le bon goût