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             LE PÈRE 'THOMAS/0

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   T h o m a s , le bouffon de nos premières a n n é e s , le pauvre
père Thomas est mort avec l'année 1835. Et comme il le
disait lui-même en son drolatique langage, il est mort
dans une de ses quatre maisons, l'Hôpital» Vous connaissez
les autres : le Dépôt de Mendicité, l'Antiquaille et la Cha-
rité. Il aurait mieux aimé mourir de vieillesse dans cette
dernière demeure, et passer de là dans ce qu'il appelait sa
campagne, le cimetière de la Magdeleine. Dieu et son méde-
cin ne l'ont pas voulu.
    Depuis long-temps on se demandait ce qu'était devenu
Thomas; car depuis long-temps la place publique était veuve
de sa bruyante grimace et de son éternelle Bourbonnahe.
Depuis long-temps son vibrant archet n'appelait plus à lui
la foule empressée des bonnes d'enfants, des soldats et des
 gamins. La révolution de juillet eut de graves conséquences
 pour lui qui entonna pour elle des chants de liberté, la Mar-
 seillaise et la Parisienne. Depuis lors l'émeute, sans cesse
 renaissante, porta atteinte à sa joyeuse industrie. Nos ma-
 gistrats ne voulurent plus lui laisser vendre son savon à lever

'   (1) Voir sa notice dans Lyon vu de Fourrières, un vol. in-8° de 600 pages,
Prix 4 fr.