Revue du Lyonnais » série 1 - n°3 ( 1836 ) » pp.036

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  premier organisateur de notre société musicale se mourait
  calme et résigné. Perte cruelle aussi! car si Fleury Dumas
  avait, par son amour éclairé des arts, fait faire un véritable
  progrès, Fleury Besson avait devant lui un avenir de gloire
 incontestable comme compositeur. Sa première messe dé-
 celait un véritable talent. L'instrumentation en est belle,
 quoiqu'un peu cherchée et se sentant d'un premier essai. Si
 la mélodie n'est pas à la même hauteur, on fera facilement
 la part d'un compositeur à qui on interdit les voix de femmes,
 et dont les voix d'hommes ne doivent pas dépasser le sol et
 descendre plus bas que le ré. Le Salutaris, tant sa pensée
 était imprégnée de sentiment musical, avait été composé par
l"i au moment où, en proie à une ardente fièvre, il était aux
portes du tombeau. La seconde messe qu'il a malheureuse-
ment laissé inachevée constatait un immense progrès sur la
 première, et nous n'avons aucun doute que s'il eût vécu, il
 n'eût été pour notre ville une illustration de plus.
   La veille de sa mort un quatrième le précédait là-haut.
Ainsi, quatre en trois ansl Personne ne s'est trouvé pour
 réunir les membres épars de cette société jadis si com-
pacte. Ries, Beethoven, Weber, dorment désormais après
une courte apparition. Les artistes toujours généreux et prêts
aux sacrifices ont offert de donner gratuitement des leçons, si
l'autorité voulait accorder l'autorisation d'un Conservatoire ;
nos Soslhènes, qui n'ont pas su trouver une place pour exposer
les productions de nos peintres, n'ont pas été plus habiles à
procurer une salle pour faire revivre nos concerts ; celle de
la Loterie, concédée toujours avec une successive complai-
sance par les directeurs, est désormais acquise à la Banque ;
la salle de la Bourse doit être exclusivement occupée par la
moralité de l'agiotage; il en restait une disponible, une
vieille chapelle située à l'angle d'un des bâtiments du col-
lège 5 MM. les artistes offraient d'y faire à leurs frais toutes
les réparations nécessaires : on a trouvé plus convenable d'y
mettre je ne sais quel cours qui eût pu trouver place au Palais