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32 Ils arrivèrent bientôt à leur destination, et chacun se sé- para avec promesse de se retrouver à Toulon l'hiver pro- chain. Paul quitta Marguerite dans un désespoir que je n'essaye- rai pas de décrire. Marguerite qui allait se retrouver auprès de celui qu'elle aimait après six longs mois d'absence, n'était pas dans une disposition d'esprit propre à donner des con- solations au pauvre Paul; peut-être même commencait-elle à se fatiguer de cette adoration constante et uniforme...... il partit!.... Quelques mois après, mollement appuyée sur l'épaule de son amant, dont les regards jaloux interrogeaient curieuse- ment les siens, Marguerite racontait la passion qu'elle avait inspirée à ce pauvre Allemand ; —Allons, Marguerite, avouez que vous aviez au moins pitié de lui ! — Pitié ! dit-elle en riant, mais le pauvre enfant n'aurait pas osé tant demander!—Alors, puisqu'il en est ainsi, je peux vous dire que les dernières nouvelles venues d'Egypte disent qu'un duel a eu lieu entre l'aide de camp du général G et un officier de la garde du Pacha, que Paul est blessé, même dangereusement. —Oh! tant pis! dit Marguerite.— Il est mort ! dit brusquement son amant en la regardant fixement. — Pauvre garçon ! fit tranquille- ment Marguerite. Mlle Jane DUBUISSON.