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   Ils arrivèrent bientôt à leur destination, et chacun se sé-
para avec promesse de se retrouver à Toulon l'hiver pro-
chain.
   Paul quitta Marguerite dans un désespoir que je n'essaye-
rai pas de décrire. Marguerite qui allait se retrouver auprès
de celui qu'elle aimait après six longs mois d'absence, n'était
pas dans une disposition d'esprit propre à donner des con-
solations au pauvre Paul; peut-être même commencait-elle
à se fatiguer de cette adoration constante et uniforme...... il
partit!....
   Quelques mois après, mollement appuyée sur l'épaule de
son amant, dont les regards jaloux interrogeaient curieuse-
ment les siens, Marguerite racontait la passion qu'elle avait
inspirée à ce pauvre Allemand ; —Allons, Marguerite, avouez
que vous aviez au moins pitié de lui ! — Pitié ! dit-elle en riant,
mais le pauvre enfant n'aurait pas osé tant demander!—Alors,
puisqu'il en est ainsi, je peux vous dire que les dernières
nouvelles venues d'Egypte disent qu'un duel a eu lieu entre
l'aide de camp du général G        et un officier de la garde du
Pacha, que Paul est blessé, même dangereusement. —Oh! tant
pis! dit Marguerite.— Il est mort ! dit brusquement son amant
 en la regardant fixement. — Pauvre garçon ! fit tranquille-
 ment Marguerite.
                                     Mlle Jane   DUBUISSON.