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beaucoup d'esprits distingués dans toutes les branches libéra-
les des facultés humaines ; mais ils y sont égarés, exilés, ils
sou firent, ils aspirent à la vie intellectuelle et artiste dont le
mouvement est si rapide et si fécond à Paris ; ils périssent
d'ennui. J'en connais plusieurs qui se regardent comme pri-
sonniers dans cette cité riche que Voltaire flatta, le hardi
menteur qu'il était, quand il écrivait à mes chers compatrio-
tes qui l'avaient adoré à son passage dans leurs murs :
              J'ai vu couler dans vos remparts
         Les ondes du Pactole et les eaux du Permesse.
    Les ondes du Pactole, oui; deux rivières qui déposent en
courant, sur les bords, les richesses des deux mondes : mais
les eaux du Permesse ! Des eaux pour la teinture excellentes ,
qui font un rouge et un bleu parfait ; des eaux qui donnent
le mouvement aux grands moulins de St-Clair ; des eaux où
vivent le brochet à la chair ferme et délicate, la carpe dont
la langue est un des mets favoris dés gourmets de Lyon , la
ville à la cuisine savante ; des eaux bonnes à boire , légères ,
saines , tout ce qu'on voudra ; mais les eaux du Permesse!...
Il y a long-temps que le petit bras du ruisseau sacré qui cou-
lait à Lyon esta sec. Il y a long-temps que la pleïade lyon-
 naise où brillaient Benoit Court, Vauzelle , Voulté, les Pey-
 r a t ; Maurice, Claudine et Sibille Sève, Clémence de Bour-
 ges , Jeanne Maillard que Marot honorait de son admiration ,
 Claudine Pèrrone, Villeneuve , Fournier, Laurencin, André
 Briau , Polla la belle, la plus belle encore Jeanne Creste, et
 Louise Labbé, la cordière , aussi célèbre par ses vers que

tique. Les grandioses et brillants magasins de MM. Flachéroa, Brondcl, Gelol-
Saché, Jumelin , Chaîne et Roux, Paturle , Paradis-Cambez, Comte ,
Ste-Anne , Baron , Babœuf-Aynès , Midan , Chevalier,, Socard, e t c . , ne se
distinguent-ils pas d'une façon toute particulière dans ce bazar si riche et si
varié. A force d'outrer les teintes d'un tableau on tombe dans le faux ; c'es,
ce qui est arrivé à M. Jal sur quelques autres points de sa critique.
                                            ( Noie de l'Éditeur).