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BIBLIOGRAPHIE 465 tard la tant gracieuse comtesse du Barry ; elle ne jette point son cœur et son amour à tous venants. MUe Chambard est, comme on dit, plus positive. Elle attend que l'occasion se présente sous la forme d'un monsieur d'un âge mûr qui la tire pour jamais de la misère et lui laisse en mourant une fortune assez rondelette. Elle se donne à lui sans passion, comme au début du roman de M. Paul Vignet, elle se donnera à André qui la raccolle aux courses de Chantilly: « autant lui qu'un autre ! » se dit-elle. Elle n'a même pas l'excuse du tempérament. Comme nous le disions plus haut, l'auteur n'a pas craint que le peu d'intérêt qui s'attachait à sa Léonie ne rejaillît sur son livre. Il a, du reste, pris sa revanche en rendant sympathique au lecteur André, le second personnage du roman. C'est un caractère bien tracé et bien étudié. Tout en lui est humain, jusqu'à cette incon- séquence suprême qu'il commet, lui qui, dans tout le cours de l'ou- vrage, paraît avoir du mariage une si haute idée et qui ne trouve pas le bonheur rêvé dans une liaison où manque ce lien respectable d'aller, à peine rentré dans son village, épouser une jeune fille ni jeune, ni riche, ni jolie, et sans presque la connaître ; tant l'homme est ondoyant et divers! D'autres pourront trouver là une inconsé- quence, nous n'y voyons que la nature prise sur le fait. En résumé, nous félicitons M. Paul Vignet de son premier ouvrage, et nous espérons bien qu'il n'en demeurera pas là . ÉTUDE SUR LA PROPRIÉTÉ DES DESSINS INDUSTRIELS pour servir à l'histoire de la fabrique lyonnaise, par EDOUARD PHILIPON, substitut du procureur delà République à Lyon, docteur en droit, archi- viste-paléographe. — Lyon. Mougin-Rusand, libraire-éditeur, rue Stel- la, 3. — 1882. L'histoire du commerce et de l'industrie d'une ville manufac- turière comme Lyon forme l'une des pages les plus intéressantes de ses annales. C'est un des chapitres de cette histoire que M. le substitut P h i - lipon offre aujourd'hui au public. Tous ceux qui s'occupent, à Lyon, de l'industrie de la soierie, savent la place importante qu'occupe dans la prospérité commerciale de notre ville la propriété DÉCEMBRE 1882. — T. IV. 30