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            ÉCRITS S A T I R I Q U E S CONTRE LES FEMMES                                              289
   h'Alphabet de l'imperfection et malice des femmes par
Jacques Olivier, dédié par lui n à la plus mauvaise du monde » et
qui porte en première page cette épigraphe : De mil hommes j'en
ay treuvé un bon, et de toutes les femmes pas une (Eccles. 7),
parut à Paris en 1623, ou 1636 ou 1643 (Brunet)2 .
   L'auteur commence en ces termes son épître dédicatoire :
« Femme, si ton esprit altier et volage pouvoit cognoistre le sort
de ta misère et la vanité de ta condition, tu fuirois la lumière du
soleil, chercherois les ténèbres, enlrerois dans les grottes et
cavernes, et maudirois ta fortune, regretterois ta naissance, et
aurois horreur de toy mesme : mais l'aveuglement extrême, qui
t'oste ceste cognoissance, faict que tu demeures dans le monde,
la plus imparfaicte créature de l'Univers, l'escume de nature, le
 séminaire de malheurs, la source de querelles, le jouet desinsensez,
le fléau de sagesse, le tison d'enfer, l'allumette du vice, la sentine
d'ordures, un monstre en nature, un mal nécessaire, une chimère
multiforme, un plaisir dommageable : l'hameçon du Diable,
l'ennemy des Anges et le momon de la Divinité         »

                     C o m m e en t e r m e s g a l a n t s ces c h o s e s - l à sont dites !


      C'est pour corriger les vices de la femme, pour la ramener dans

  1
    Cette opinion de Brunet n'est pas soutenable pour la bonne raison qu'il parut à P a r i s
en 1617, une Réponse à cet alphabet. J e l'indique au bas d'une des pages qui suiven'.
  2
     Puisque l'occasion s'en présente, je citerai, en passant, un alphabet des vertus
des femmes qui ne me semble pas répondre bien exaclement à son titre. La satire y
a sa bonne part, ou plutôt c'est de la satire p u r e . Cet alphabet est en vers et se chante
sur l'air : Réveillez-vous, belle endormie. Qu'on en j u g e .
                        C. Pour la femme s'interprète
                           Dans un païs je ne sçais où :
                           Changeante, Carillon, Coquette,
                           Et la Commère du coucou.

                        E. Nous dit la Fille Eventée,
                           C'est nous la peindre d'un seul trait,
                           S'il ajoute femme Entêtée
                           Il en fait le juste portrait.

                       V.   Vertu plus frêle qu'un verre                                i
                            Est la vertu de la Beauté.
                            V. je ne te fais point la guerre
                            Pour dire ainsi la vérité.
  Cet Alphabet se trouvedans les « Louanges des dames en prose et en v e r s » . (A Lyon,
chez Antoine J o s e p h Dejussieu, imprimeur et libraire, rue Mercière, aux Livres de
compte. MDCCXXXVI.)
          OCTORRE 1882.     — T. IV.                              .                              19