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LES
JUIFS SOUS L'ANCIEN RÉGIME1
Le caractère singulier de la race israélite, depuis sa dispersion,
c'est qu'elle a traversé les peuples sans perdre son originalité,
c'est qu'elle s'est prêtée à tous sans se donner à aucun. Errante
et privée de patrie, elle a résisté à toutes les modifications de
climat, de politique, de législation, de vie sociale, de vie intel-
lectuelle même ; elle a affirmé non seulement la permanence des
races, mais aussi l'éternité de la sentence divine rendue contre
elle,
A la suite de la destruction de Jérusalem, les Juifs n'avaient
pas été seulement dispersés, mais ils avaient été réduits en cap-
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Les lecteurs curieux des choses de l'histoire et du droit n'ont pas oublié avec
quel empressement fut accueillie VIntroduction à l'Étude historique du droit
coutumier français jusqu'à la rédaction officielle des coutumes, de M. Henri
Beaune, l'ancien procureur général près la Cour de Lyon.
La suite de ce remarquable travail vient de paraître a la librairie Briday. Nous en
offrons la primeur aux lecteurs de la Revue. L'éminent professeur a bien voulu
détacher pour nous un des chapitres les plus intéressants de son ouvrage : l'on peut
dire aussi des plus remplis d'actualilé, aujourd'hui que la question juive semble déci-
dément reparaître à l'horizon. Cette seconde partie du travail de M. Beaune a pour
titre : La condition des personnes d'après le droit coutumier français*
Nous n'avons pas à dire ici de quelles flatteuses sympathies fut accueilli le premier
volume : la modestie de M. Beaune s'en offusquerait peut-être. Nous renverrons nos
lecteurs au remarquable compte rendu qui en a été fait dans la Gazette des Tribu-
naux du Midi, n° 41, par un professeur distingué de la Faculté de droit de Tou-
louse. Nous détacherons seulement de cette étude les quelques lignes qui la terminent
et qui renferment l'appréciation générale de l'œuvre :
« Le livre de M. Beaune occupera une place d'honneur dans cette littérature jur -
dique si belle et si riche. Il est clair, substantiel et attrayant; Tout s'y enchaîne et s'y
AOÛT 1882. — T. IV. 5