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LES TABLEAUX D'ALBERT DURER AU M U S É E DE L Y O N Si riche en œuvres d'art que soit un Musée de province, si les' collections qu'il renferme ne dépassent pas une moyenne honnête, la renommée le délaisse, et l'indifférence des amateurs et des artistes le punit, parfois bien à tort, de la maladresse ou de la malechance de ses créateurs qui n'ont pas su l'enrichir de quel- ques-unes de ces oeuvres maîtresses dont le rayonnement illu- mine au loin tout l'ensemble. Tel n'est, certes pas, le cas du Musée de Lyon. Il doit incontes- tablement la juste réputation dont il jouit, non seulement à une suite considérable de bonnes toiles, mais à quelques oeuvres hors ligne, que les artistes et les amateurs, conscients ou inconscients, viennent sans cesse voir, revoir, et toujours admirer. Au nombre de ces tableaux insignes qui, sans lutter, d'étendue surtout, avec la célèbre Ascension du Pérugin, ou la triomphante Intercession de Rubens, les deux pôles artistiques duMusée, antithèses splen- dides, montrant l'unité de l'art dans la variété du génie, il est un panneau carré, de dimensions médiocres qui, dans son modeste cadre de bois noir, discrètement sigillé d'or, offre un puissant attrait aux connaisseurs, et par son mérite propre, et par la haute et rare attribution qui en est faite à l'un des grands maîtres OCTORRE 1882. — T. IV. 16