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                   LES TABLEAUX D'ALBERT DURER                                        323

la collection Pirckheimer par l'empereur Rodolphe II, et le por-
trait de Cleberger, fit longtemps partie du cabinet impérial de
Prague, d'où il fut transporté à Vienne. En 1748, ce portrait fut
placé dans la galerie des tableaux, et en 1781 au musée du Bel-
védère. (Ane. cat. Meckel, p. 241, n° 35. — Mus. Belvedêr.
IIe étage, salle IT0 ; n° 30. — Nouv. Mus. Imp., n° 915 '.)
   Nous en possédons une copie au Musée de Lyon, qui date d'une
quarantaine d'années. Exécutée à Vienne par les soins de M0 Dar-
mès, notaire à Lyon, elle fut léguée par lui aux Archives de
la ville de Lyon, ainsi qu'en fait foi l'inscription placée au-dessous
et sur le panneau mĂŞme de la copie du tableau de Durer 2.

   1
      M. le chevalier Engerth, directeur du Musée impérial et royal de Vienne, a bien
voulu autoriser M. Berggruen Ă  copier, pour moi sur le manuscrit du Catalogue de
ce musée crue M. Engerth va publier dans quelque temps, la notice sur le portrait de
 Cleberger qui figurera dans le second volume, sous le n° 915. (Ce numéro sera celui
 que portera ledit tableau dans le nouveau Catalogue.)
   « Portrait de Johann Kleberger. La tête presque imberbe est peinte en couleurs
 naturelles, mais entourée d'un cercle à l'instar d'une médaille ; le cou, coupé, produit
 un effet singulier. La tête, tournée de trois quarts à gauche, est couverle de cheveux
noirs r a s , les yeux expressifs, regardent directement le spectateur. Inscription:
E. IOANI-KLEBERGERS,[au génitiQNORlCI. AN. AETA. SVAE.XXXX. Le cercle
est enchâssé dans un cadre quadrangulaire dont la peinture imite une pierre grisâtre;
les quatre coins contiennent, en haut, Ă  gauche du spectateur, la signature de
l'artiste A. D. 1526. A droite, six Ă©toiles en o r ; en bas, Ă  droite du spectateur, les
 armes de Kleberger, une montagne en or sur fond rouge et trois trèfles verts
[armes parlantes: Kle'e trèfle, Berg montagne; mais à enquerre au point de vue
des règles héraldiques] ; à gauche, casque d'argent surmonté d'un cimier. Le por-
trait est très vivant, et fait avec beaucoup de soin. Sur bois, h. 37 cm., 1. 37 cm.,
tête de grandeur naturelle. » Suivant les renseignements biographiques qui ont été
précédemmenl donnés, et l'histoire des vicissitudes du tableau également relatées
plus haut.
   Notre copie de Lyon fut exéculée à Vienne en 1842 par un peintre lyonnais, curx
et sumptibus de la commission qui se forma Ă  cette Ă©poque par l'initiative de
M° Darmés, notaire, et qui réussit à faire exécuter la statue actuelle et le petit
monument qui la consacre.
   La vieille statue de bois fut refaite en 1820, avec le tronc d'un ormeau fourchu,
dit M. Kauffmann, dans un article de la Revue du Lyonnais, sur la fĂŞte de Jean
Cleberg Ă  Lyon en 1836, 1838,p. 55. Treize ans auparavant, l'architecte de la ville,
Flacheron, avait projeté un monument en l'honneur de l'Homme de la Roche; il fit
tailler quatre colonnes en pierre de choix, destinées à une fontaine. Puis le projet fut
abandonné : les colonnes furent cannelées, et ornent aujourd'hui le péristyle du
Grand-Théâtre.
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      Ce portrait, sur bois, est une simple tête, grandeur naturelle, coupée au col, comme
un médaillon ; la tète est énergique, l'œil noir et brillant, le nez droit est légèrement
busqué, la bouche ferme, Jes lèvres minces et bien arquées, l'absence complète de
barbe, sauf deux courts « favoris », la chevelure dure, courte, embouclée; tout dans
cette tête respire l'énergie, la persévérance, le vouloir. Elle se détache en clair sur