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                       ACADÉMIE DK LYON                            67
lire de droite à gauche ou de gauche à droite. Dans le dernier sens,
il lirait Tarais, mais de droite à gauche on lirait Sardidat. M. Ber-
lioux croit que c'est la vraie leçon ; c'est le nom d'une race euro-
péenne, le nom du peuple qui a colonisé et nommé la Sardaigne. Ces
inscriptions ne se trouvent pas seulementenAlgerie; elles abondent
dans le pays de Sous, au sud du Maroc, sur le versant méridionnal
de l'Atlas. Ce sont les inscriptions qu'on a désignées, faute d'autre
mot, par le terme d'inscriptions rupestres, et où M. Duveyrier,
sur trente caractères, a retrouvé cinq lettres encore employées par
les Touaregs. Le docteur Hamy rapporte ces inscriptions à la pé-
riode romaine ; M. Berlioux les croit bien antérieures.
    Ce ne sont que les préliminaires de la question posée par M. Ber-
lioux. L'antique histoire du continent africain est une série
d'énigmes. M. Berlioux croit cependant qu'on peut en résoudre
quelques-unes, en se reportant au dix-huitième chapitre du Jugur-
tha de Salluste. L'historien latin dit avoir extrait ce qu'il y raconte
 de documents originaux rassemblés pour le jeune prince numide
Hiempsal, et il constate en Afrique la présence de deux races prin-
 cipales : les Libyens et les Gètules. Les Libyens comprenaient la
 langue des populations de l'Espagne. C'est une race aryenne, euro-
 péenne ; ce sont les Lébuou Rébu des inscriptions égyptiennes; la
 race queles peintures hiéroglyphiques représentent avec le teint rosé,
 les cheveux blonds, les yeux bleus ; la race qui a dû remplir l'Atlas
 des dolmens qu'on y retrouve en si grand nombre aujourd'hui.
    A côté d'eux sont les Gétules, Berbères, de race sémitique, ar-
 rivés par le Sahara. L'historien juif Josèphe, trop peu consulté
 sur cette question, les personnifie dansla race sémitique de Jettan,
 placée sur les deux rives de la mer Rouge et dans la haute vallée
 du Nil; ce sont les ancêtres probables des Touaregs actuels.
     Avec Salluste, il faut consulter Diodore de Sicile, si important
  parce qu'il visita et interrogea les populations méditerranéennes
  au temps d'Auguste, lorsque l'empreinte de la conquête romaine
  n'avait pas encore changé leurs mœurs. Diodore parle de trois Her-
  cules : l'Hercule phénicien, l'Hercule grec, l'Hercule européen. Ce
  dernier a une légende qui correspond exactement à l'invasion et à
  la marche d'une population qui, partie du Pont-Euxin et remon-
  tant la vallée du Danube, aurait recouvert ensuite la Gaule et l'Es-