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362                  LA R E V U E LYONNAISE
car on ne peut pas dire, à ce qu'il"semble : Démonstration catho-
lique, juive, protestante, pour Démonstration du dogme catho-
lique, juif, protestant ; mais il promet beaucoup et l'ouvrage ré-
pond sur plus d'un point, au moins pour la partie philosophique,
la seule qui soit de notre compétence, aux promesses du titre.
   L'auteur consacre, en effet, les deux premiers livres de son
ouvrage à l'étude de la métaphysique et de la religion naturelle et
n'aborde que dans les derniers celle de la religion positive. Il traite
d'abord de l'âme humaine et établit successivement sa spiritualité,
sa liberté et son immortalité ; puis il essaie de réfuter le maté-
rialisme de notre temps, ainsi que l'évolutionnisme de Darwin. Ses
arguments en faveur de la spiritualité de l'àme n'ont pas tous la
niême nouveauté (le moyen d'être entièrement neuf sur un sujet si
vieux?), mais ils ne manquent pas de solidité. Il montre très bien
que la sensibilité, celle de nos facultés que nous serions le plus
tentés d'attribuer au corps tout seul, suppose deux choses, le
mouvement nerveux et l'activité mentale, et que, si l'une est corpo-
relle, l'autre est spirituelle. Il ajoute que la réflexion et le raison-
nement sont des opérations qu'il est impossible d'expliquer par la
seule matière et qui impliquent une substance spirituelle pour prin-
cipe et pour cause. Il en est de même, à plus forte raison, suivant
lui, de la mémoire, qui est si manifestement incompatible avec les
transformations incessantes du corps, ainsi que de la volonté dont
les actes sont évidemment libres et échappent, par conséquent, aux
lois qui régissent les substances matérielles.
   Quant à la liberté elle-même, M. l'abbé Pernet croit pouvoir la
démontrer d'une manière péremptoire. La première preuve qu'il
en donne, c'est le sentiment intérieur que nous en avons et l'im-
possibilité où nous sommes de nous y soustraire. « Des êtres véri-
tablement libres, dit-il avec d'Alembert, n'auraient pas un sentiment
plus vif de leur liberté que celui que nous avons de la nôtre. Nous
devons donc croire que sommes libres. » Une autre preuve qu'il
produit en faveur de cette vérité, c'est l'existence de l'ordre moral
qui l'implique naturellement. Si, en effet, l'homme était esclave
de la nécessité, il ne pourrait ni faire ce qu'il fait, ni vouloir ce
qu'il veut ; il n'y aurait, dans ses actions et dans ses déterminations,
ni mérite ni démérite. La réalité de la liberté ressort de l'existence