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W.-G. B O N A P A R T E - W Y S E 391 LI FUNERAIO « Nimic nu se arafi pe campuJ de mohor ! » — V. Alesccmdri. Lou soulèu davalavo, e, vasto, l'estendudo De la vôuto azurenco èro sourno de niéu Malancouniéu ; Li serre à l'ourizount, e li terro escoundudo Eron agouloupa d'un inmènse mantèu De blanco nèu ; E de mis iue vesiéu (uno vesioun qu'esfraio !) Sens fin s'esperloungant dins uno longo draio, De vaigo e négri Funeraio ! Oh ! quènti Funeraio ! A travès lou campas, Entre li sause mort e li nùsi piboulo, Oh, quénti foulo ! Pourtavon de drapèu, de laid drapèu negras, Em' aquesto inscripcioun, à dèstre em' à senèstre : « Ni Dieu ni Mèstre ! » E toujour, e toujour, lou morne enterramen, Carrejant de cadabre, anavo tristamen Dins un prefound amudimen. De chivau un mouloun, uno poumpo de cà rri ! E passavon toujour, eilavau, eilamount, Noun sabe vount. I. Le soleil descendait, et au loin l'étendue de la voûte azurée était assombrie de nuages mélancoliques; les pics, à l'horizon, et les terres qu'on ne distinguait plus, étaient enveloppés d'un immense manteau de neige blanche; et je voyais de mes yeux (6 l'effroyable vision!) errer et s'allonger sans fin, sur une route indéfinie, de noires funérailles ! II. Oh ! quelles funérailles ! A travers la lande, parmi les saules morts et les peupliers sans feuillage, oh! quelles foules!... Elles portaient des drapeaux, d'horribles dra- peaux noirs, avec cette inscription à droite et à gauche : « Ni Dieu ni maître ! » Et toujours et toujours le morne enterrement charriant des corps morts, s'en allait tristement dans un profond silence ! III. Puis un tas de chevaux, une procession de chars ! Et elles passaient toujours, ici, là -haut, je ne sais où, les funérailles! Et plus loin, sur un nouveau Calvaire, les