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LES CHAMBRES DE MERVEILLES 439 bains, des mosaïques, d'immenses voûtes destinées autrefois à la conservation des eaux, y ont été trouvés, et aujourd'hui encore les vestiges y abondent. La déesse Copia, patronne des Lyonnais, statue qui se voit encore au palais des Arts, a été découverte dans le jardin de l'Antiquaille. La plupart de nos inscriptions qu'on voit sous les portiques du Musée viennent aussi de l'Antiquaille. » Pierre Sala, loin de faire des matériaux pour ses constructions des nombreux et beaux vestiges qui se rencontraient dans sa propriété, les réunit et en forma une collection si belle qu'Anne d'Autriche et Louis XIV voulurent la visiter dans leurs deux voyages à Lyon. Ce dernier fit même transcrire plusieurs in- scriptions. Pierre Sala cultivait aussi les lettres. Du Verdier nous apprend qu'il mit en « rime française le roman de Tristan et de la belle royne Iseulte » ; mais la Monnoye remarque que cette prétendue traduction est en prose et non en rime et qu'elle n'a jamais été imprimée, et donne la description qu'il en a vue. Pierre Sala se qualifiait aussi d'écrivain de la Chambre du Roy, par ordre duquel il fit une nouvelle copie du roman, d'après une ancienne, usée de vieillesse, comme il donne à l'entendre, et mal conditionnée. {Y. Mélanges, de Breghot du Lut. Lyon, 1828, p. 317.) Pernetti avance que Charles VIII, dans ses passages à Lyon, avait distingué aussi Pierre Sala, se l'était attaché et l'avait fait Maistre de son écurie. ( T. I, p. 378.) Pierre Sala avait épousé Marguerite Bullioud, fille de Bullioud (Guillaume), docteur en droit, juge-mage de Lyon, et de Cathe- rine Varnier, et sœur de Sybille Bullioud, femme de Claude de Laurencin, dame de la chambre de la reine Anne de Bretagne et l'une des femmes les plus distinguées de Lyon au seizième siècle. Il ne sortit pas d'enfants de cette union, et en mourant Pierre Sala laissa l'Antiquaille à Pierre Buatier, d'une très ancienne famille de Lyon, distinguée dans l'échevinage, sacristain de Saint- Nizier, chamarier de Saint-Paul ec officiai primatial pendant quarante ans. Les Buatier se qualifiaient seigneurs de Montjoly. "Plus tard on trouve l'Antiquaille entre les mains des familles de Fénoils et de Rubys, enfin aux Sève, dont l'un d'eux, Mathieu