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                 LES TABLEAUX D'ALBERT D U R E R                             251
rédacteur du catalogue du Musée de Lyon. Il est grandement temps que la
seconde ville de France cesse d'imiter l'administration des Musées italiens. Du
reste, je poursuis activement les recherches à propos du Rozenkrantzfest, pour
faire un rapport très complet à notre Société de gravure à laquelle je veux
demander 30.000 francs pour un grand burin d'après le tableau original do
Prague.
   La grande gravure au burin, d'après la Sainte Trinité de Diirer, au Belvédère,
que nous avons commandée il y a quatre ans, ne sera terminée que dans
trois ans.
   Veuillez agréer', cher Monsieur, etc.
                                               Signé : 0. BERGGRUEN.



   Qu'est-ce donc que cette fête des Couronnes de roses, cérémonie
d'ordre religieux, gracieuse et poétique, représentée par l'artiste
dans le tableau de Lyon ?
   M. Berggruen, dont je viens de reproduire l'intéressante lettre,
en a dit un mot que je vais éclaircir, grâce au savant ouvrage du
R. P. Danzas sur Les temps primitifs de l'ordre de saint Do-
minique, que le révérend Père, avec une bonne grâce dont je suis
heureux de le remercier ici, a bien voulu mettre à ma disposition
en y ajoutant de précieux commentaires. Le tableau attribué à
Albert Durer est la représentation figurée d'une dévotion parti-
culière qui, sous le nom de Rosaire ou Psautier de la bienheu-
reuse Vierge Marie, remonte à la fin du douzième siècle. Elle a été
formulée, dans son rite actuel, par saint Dominique, sous l'inspi-
ration directe, dit-on, de la sainte Vierge. Le but de cette dévotion
est l'organisation de la prière sur des bases populaires, une sorte
de procédé spirituel destine à aider la mémoire, à seconder l'intel-
ligence et la piété, à féconder et à activer les dispositions du
cœur.
   Saint Pie V, pape, donne une claire définition du Rosaire dans
une bulle de 1569, en ces termes : « Le Rosaire ou Psautier de
Marie, ce mode de prière facile et à la portée de tous, consiste dans
la salutation angélique, Ave Maria, répétée cent cinquante fois,
conformément au nombre des psaumes de David, et dans l'adjonc-
tion à chaque dizaine, de l'oraison dominicale Pater Noster, et
de méditations déterminées embrassant la vie tout entière de Notre
Se:gneur Jésus-Christ. »