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        DOCUMENTS INÉDITS


                   BLANQUE A LYON, EN 1573


   On nommait autrefois Blanque une loterie d'origine italienne,
dont les mises et les prix étaient fixés, ainsi que le nombre des
billets. Des deux roues, la première contenait les numéros, la se-
conde, l'indication des prix ou blancs. Le fisc percevait un droit
sur les lots gagnants. Ces opérations introduites en France et
autorisées (édit de mai 1539) comme une source de revenus,
constituaient des spéculations, lesquelles rigoureusement stigma-
tisées dès leur apparition n'en eurent que plus d'extension et don-
nèrent naissance en 1660, à la Loterie royale.
   Cette dernière institution supprimée en 1793, rétablie en 1797,
développée sous l'empire et la restauration, fut définitivement abolie
en 1836. La cupidité trouve encore un aliment dans les nombreuses
loteries particulières plus ou moins autorisées, et inspirées, les unes
par une bienfaisance louable, les autres par des spéculations dis-
simulées sous des apparences généreuses. Ce sont les rejetons
bâtards, mais vivaces de l'ancienne loterie qui avait fait naître
tant de folles espérances et de navrantes déceptions.
   En 1572, Robert Nardy, marchand, d'origine italienne, demeu-
rant à Lyon, demanda au roi la permission de « faire Blanque ».
Il proposait soixante-douze bénéfices ou lots de diverses valeurs
consistant en rentes constituées au denier douze (c'est-à-dire,
à 8,33 pour cent) sur l'hôtel de ville de Paris, au total de dix
mille livres de rente. Les gagnants pourraient opter entre ces