page suivante »
396 LA R E V U E LYONNAISE M. J. Renard. Il commençait alors, par le seul fait de sa profonde érudition bibliographique, à établir de savantes recherches, à rédi- ger des notes, à mettre la science au-dessus de la curiosité. U com- plétait certaines séries de polygraphes, au point de devancer tous ses prédécesseurs. Son laborieux travail sur les éditions du Père Ménestrier en est le fruit. Nous continuerous bientôt cette impor- tante publication qu'il a pu terminer la veille de sa dernière maladie. Il ne consentit pas, en 1878, à se dessaisir, pour l'Exposition du Trocadéro, de la partie de ses trésors qu'on lui demandait. Peut- être songeait-il déjà à cette première vente qu'il devait lancer à Paris trois ans plus tard. Un livre est un ami qui ne change jamais, et bien rares sont ceux qui s'en séparent froidement, sans un arrière désespoir. Le libraire Adolphe Labitte fut chargé de la vente. Elle eut lieu en mars 1881. Le bibliophile Potier avait demandé à en dresser le catalogue, et le baron de Rothschild s'était réservé la préface. Mais on n'obtint pas de cette vente ce qu'on en attendait. Les circonstances politiques,1a malveillance de quelques- uns, et l'indifférente préface du grand bibliophile juif contribuèrent à son insuccès l. Nous devons citer cependant quelques-unes des merveilles dont M. J. Renard avait consenti à se séparer. Le Psautier de 1653, elzévir, exempl. de Brunet et du comte d'Hoym (Boyet). Les Heures de Simon Vostre (1508). L'Homère de Florence qui atteignit 4.100 francs. Le Catholicon attribué aux presses de Gutemberg, Mayence, 1460. Exemplaires de Ch. Giraud et le plus grand connu d'un ouvrage célèbre et précieux pour l'histoire de la découverte de l'imprimerie. Le Roman de la Rose (Lyon, 1480). L'Adolescence Clémentine (Lyon, 1534). Les Œuvres de Fontenelle (1728-1729). Les Œuvres de Regnard (1790, Paris, irnpr, de Monsieur), avec autographes et plusieurs suite de figures à toutes épreuves. Ex.. Yemeniz. * Les morls vont vite. Un an s'était a peine écoulé que la science avait à regretter ces trois bibliophiles.