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120                      LA REVUE LYONNAISE
côte, les jours de la Toussaint, de la Nativité et de la Décollation
de saint Jean-Baptiste, de l'Ascension, de l'Epiphanie, de la Fête-
Dieu, de la fête de saint Etienne et aux cinq fêtes de la Vierge.
   La seconde cloche Anne devait être sonnée à toutes les autres
fêtes doubles et aux processions des Rogations.
   Pour l'enterrement de l'archevêque, du doyen, de l'archidiacre,
du précenteur et autres dignitaires, on sonnait la grosse cloche.
   Pour l'enterrement des autres officiers de l'église, custodes, cha-
pelains, habitués, chevaliers de l'Eglise, etc., la neuvième cloche.
   Pour les simples chanoines, la quatrième cloche,         cymbalum,
terme qui, d'après le glossaire de Ducange, appartient au langage
monastique et désigne la cloche spécialement destinée au service du
cloître.
   Pour l'intelligence de la requête du sacristain, nous devons ajou-
ter qu'en effet la grosse cloche fut fondue en 1507, aux frais du
chapitre, pour remplacer, sans doute, une autre de moindres di-
mensions; elle eut pour marraine Anne de Bretagne, femme de
Louis XII. Malgré cela, on l'appelait Marie, peut-être à cause d'un
ancien nom. En 1622, comme elle était fendue et discordante, on la
fit refondre avec le même métal par Pierre Recordon 1 ; elle eut
pour marraine Anne d'Autriche, femme de Louis XIII ; c'est celle
qui existe encore aujourd'hui; elle pèse trente-six milliers, du
poids de Lyon, valant 13 onces 1/2 à la livre. Ses dimensions sont
de cinq pieds et sept pouces en hauteur comme en largeur. On la
trouve quelquefois désignée sous le nom de gros sing, de signum,
signal ; le nom qui a prévalu est celui de la grosse cloche. C'est ce
que nous attestent non seulement nos souvenirs et ceux de tous
les Lyonnais, mais encore une foule de documents où elle est dési-
gnée ainsi.
   Depuis quelques années, on l'a affublée du sobriquet de bour-
don, et cela même sur des affiches émanant de l'autorité ecclésias-
tique qui devrait être mieux instruite des usages locaux et moins
prompte à adopter les usages du dehors. Ce mot de bourdon n'est
même pas français en cette circonstance. En consultant à son sujet
l'Encyclopédie et le Dictionnaire de l'Académie, édition de 1765,

 1
      V. les Notes et documents sur l'histoire de Lyon, par M. Péricaud.