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                    LES CHAMBRES DE MERVEILLES                                      367
on a dit et écrit que les religionnaires s'étaient emparés, entre
autres, entièrement des trésors de la cathédrale et deSaintJust, et
les avaient complètement détruits. Déjà, j'ai pu établir, dans une
récente publication. (Les monuments d'art de\la Primartiale de
Lyon, etc., Lyon, 1881) que c'était là une grosse erreur, en ce qui
concerne le trésor de la Primartiale dont une partie seulement a
été la proie du terrible baron des Adrets. Maintenant, je peux at-
tester aussi que le trésor de Saint-Just à encore moins souffert
que celui de Saint-Jean. En effet, il existe plusieurs documents
authentiques dans lesquels on voit que, dès que Lyon fut tombé
au pouvoir des protestants, dans la nuit du 1er mai 1562, plusieurs
personnes se dévouèrent pour sauver aussi toutes les richesses du
monastère de Saint-Just. De ce nombre furent François Pupier,
Obéancier de Saint-Just, le Secrétain de Beltièrre et le président
de Langes. François Pupier raconte, en effet, dans une requête
présentée à son chapitre, après la pacification de Lyon, qu'il trans-
porta, d'abord, dans sa propriété de Montrotier tout ce qu'il avait
pu enlever de reliquaires et de vases précieux. Le baron des
Adrets informé de ce fait, se hâta de lui faire connaître par plu-
sieurs membres de sa famille qui étaient des plus notables reli-
gionnaires de Lyon, qu'il serait pendu s'il ne restituait pas toutes
les richesses qu'il avait soustraites. Cette menace n'intimida ce-
pendant pas le courageux Obéancier, et ne se sentant plus en sû-
reté dans les environs de Lyon, il s'enfuit à Montbrison avec son
trésor. Cette ville ne présentant pas non plus de sécurité, à cause


ne fut que le 8 mai « que Monseigneur le baron des Adrets ordonna la confection
d'un inventaire sommaire (les munitions, reliquaires et biens trouvés tant en l'église
de Saint-Just qu'au cloistre et maisons d'iceluy ». Cette mission bien tardive fut
confiée « à lionorable homme Antoine Pupier, bourgeois et citoyen de Lyon », l'un
des plus notables religionnaires et parent de l'obéancier François Pupier, qui avait
Sauvé la majeure partie du Trésor. Il ressort de cet acte qu'on ne trouva plus dans le
monastère que quelques objets et ornements sans valeur et que toutes les armoires
du Trésor étaient vides ou à peu prés. Néanmoins les moindres objets furent portés
sur l'inventaire, ainsi que tout ce qui garnissait les maisons des chanoines, pour être
ensuite vendu. Antoine Belliévre, chanoine et sacristain de Saint-Just, obtint cependant