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W.-C. BONAPARTE-WYSE 389 « M'es davala 'n raioun « Vène, gènt troubadour, Au ribas de la lono ; A ma santo calamo ! Dintre moun tourrihoun A ma lindo clarour Pantaiave à ma dono, Vène atuba ta flamo !... E la luno eilamount L'auto pas dou Segnour Me semblé 'no Madono. Vau lou bais de ta damo ! « E m'es vengu subran « Oh, quito pèr moun port, Subre l'aigo lisqueto Pèr ma lisco calanco, Un vounvoun tremoulant, Dis ersolou descord, Uno cansoun douceto, E l'escor qu'espalanco : E lou balin-balant Souto mi vouto d'or Di cà mpano clareto. L'amo crèis bello e blanco ! «Mount-Majour, Mount-Majour « En que bon de gagna D'eilalin me parlavo, Amour, glôri, terraire, Flouri coume uno flour Se l'on perd, mal-astra, Sus l'oundo que brihavo, i Sa bello amo, pecaire?... E soun salut d'amour Mount-Majour ! aco 's fa ! Dins moun amo alenavo : — Vau t'abourda... Remaire, XII. «Un rayon m'est descendu, au bord de la laguue; bien clos, dans mon tourillon, ie rêvais de ma dame, et la lune au fond des cieux me semblait une madone. XIII. Et soudain m'est venu, sur l'onde limpide, un bourdonnement tremblotant, une chanson bien douce et l'argentin balancement des cloches. XIV. Montmajour, Montmajour de bien loin me parlait, fleuri comme une fleur sur le lac étincelant 2 , et sur mon âme, son salut d'amour glissait comme une haleine : XV. « Viens, gentil troubadour, à ma sainte tranquillité ! à ma ciarlé limpide viens mêler ton feu !... La paix sublime du Seigneur vaut bien le baiser de ta dame ! XVI. « Oh ! quitte pour mon asile, pour mon abri de paix, quitte la discordance des vagues et l'écœurement qui brise : sous mes voûtes dorées, l'âme grandit, belle et blanche ! XVII. « Et que sert de gagner amour, puissance et gloire, si l'on perd sa belle âme, à rester sous sa mauvaise étoile, si l'on perd son âme, pecaïre ?... Montmajour ! c'en est fait! je vais t'aborder... vous rameurs. i D'aquéu tèms, parèis que Mount-Majour èro uno isclo envirounado dis aigo de Durenço e de Rose, e qu' Arlo èro uno espèci de Ven'so au mitan de si lono. — Vèire lis eicelènts oubraged'En CarleLenthêrie,«£es Villes Mortes du Golfe dl Lyon,» e « La Grèse et l'Orient en Provence », etc., etc. A ce temps, il paroist que Montmajour estoit une isle couronnée des eaux de la Durence, et qu'Arles estoient une sorte de Venise au milieu de ses lairunes (V. les excellents ouvrages de M, Ch. Lentheric.