page suivante »
W.-C. BOMAPARTE-WYSE 387
UN MOMGE DE MOUNT-MAJOUR
« Très coses son que per lur excellencia excellecen totes les
altres en aquesta vida : la primera es menyspreu de la honor
terreml, o temporal, o de fortuna : la segona es desig de la
benauenturança eternal; la terça es illuminacio del enlenimenl
e de la uoluntat. » — Tirant le Blanch, Cap. ccvi.
A si dous escudié, « Escoutas, mis enfant,
A soun jouglar cantaire, Mi darriéri paraulo ;
Veici ço que disié, Noun me veirés deman
Coume un fraire a si fraire, A chivau ni à taulo :
La flour di cavalié, A mi bouco subran
La perlo di troubaire ! Aurai uno cadaulo.
« Pren, tu, moun auferan, « Sus li roso la nèu
Ademar, moun cantaire! Douçamen toumbo e toumbo ;
Auras, Avaient Bertrand, Di puget li mai bèu
Moun mantelet de vaire! L'on davalo à la coumbo;
Tè, l'espaso, o Lanfranc, A la fin, lou soulèu,
L'espaso de moun paire ! O mis enfant, s'aploumbo !
UN MOINE DE MONT-MAJOUR *
Il y a trois choses qui, par leur excellence dépassent toutes les autres
ici-bas; la première est le mépris des honneurs terrestres, temporels ou
de fortune ; la seconde est le désir de la bienheurance éternelle ; la troi-
sième est l'illumination de l'entendement et de la volonté. — Tliant le
Blanch, Cap. vice.
I. A ses deux écuyers, à son jongleur chantant, voici ce que disait comme
un frère à ses frères, la fleur des chevaliers, la perle des trouvères !
II. o Toi, prends mon palefroi, Adhémar, mon jongleur ! — Tu auras, vaillant
Bertrand, mon mantelet de vair! — Tiens, Lanfranc, voici pour toi l'épée, l'épée de
mon père !
III. Écoutez, mes enfants, mes dernières paroles; vous ne me verrez plus demain, Ã
Cheval, ni à table : A mes lèvres, bientôt j'aurai un cadenas.
IV. Sur les roses, la neige doucement tombe, tombe ; des pics les plus al tiers, on
descend à la vallée ; à la fin, mes enfants, se couche le soleil. '
) Abbaye du dixième siècle sur une êminenee qui domine le pays d'Arles.