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SOUVENIRS
— 1813-1814-1815-
Parmi les preuves de l'histoire, de ce grand témoin des perversités humaines,
le premier rang doit incontestablement appartenir aux récits authentiques des
faits dignes de remarque auxquels ceux qui les racontent ont pris une part directe
et personnelle. G'estun de ces récits, fidèles, exacts, pittoresques, que nous avons
la bonne fortune de présenter aujourd'hui aux lecteurs de la Revue.
Ces pages, empreintes d'une personnalité très marquée, écrites d'une plume
alerte et littéraire, sont la paraphrase imagée, prise sur le vif de l'action, des
narrations officielles qui relatent l'histoire des vicissitudes de la cité lyonnaise
de 1813 Ã 1815.
M. Henry-Auguste Brôlemann, d'une famille d'origine allemande, que son
long séjour parmi nous — quatre générations — avait naturalisée française, doué
d'une imagination vive et impressionnable, d'une sensibilité extrême, alliées Ã
beaucoup de droiture, de bon sens, de tact et d'esprit naturel, avait assisté, à Lyon,
aux débuts sinistres de la Terreur.
Il avait conservé des impressions de son enfance des sentiments et des opinions
mal assortis au sombre goût du jour, et il dut passer en Allemagne une partie
de sa jeunesse. 11 était, depuis les premières années de l'Empire, revenu à Lyon,
honorablement marié et établi, et c'était en pleine activité et en pleine prospérité
d'affaires, que les événements de la chute de Napoléon vinrent le surprendre.
Après l'occupation de la ville par les alliés, il fut désigné pour faire partie,
avec le comte de Laurencin et M. Camille Jordan, d'une députation que l'ad-
ministration municipale de la ville de Lyon envoyait auprès de M. de Metternich
et de l'empereur François II d'Autriche.
Nous pensons que tous les Lyonnais, et ceux qui, étrangers à notre ville,
s'intéressent à son histoire, seront captivés par le compte rendu, si curieux et
si fin, de la visite des députés de Lyon au célèbre diplomate et à l'empereur son