page suivante »
326 L A. REVUK LYONNAISE tième siècle par Ternier de Gléron, natif de Besançon, et président de la Chambre des comptes de Dole, en tête de la Mandrinade, poème sur le célèbre voleur Mandrin, contre les exploits duquel l'homme de la Roche était censé défendre son quartier de Bourg- neuf. Je vous respecte plus cent fois Que ces Crésus, Homme de bois, Qu'on nomma l'Homme de la Roche, Homme libéral, dont la poche S'ouvrit jadis avec plaisirs, Pour satisfaire le désir De mainte fille pauvre et sage, Qui désirait le mariage. Acceptez ce petit hommage: Il est sincère, il est le gage, De ce respect que j'ai pour ceux Dont le cœur noble et généreux S'intéresse à la gent femelle Sans nulle intention charnelle1. Je me souviens, qu'il y a quelques années, en 1873, une vente importante remua les nobles appétits et les écus sonnants des bonnes gens de Lyon épris des choses de l'art. Je veux parler de la vente des tableaux du docteur Gilibert, légués par lui à l'Ecole de la Martinière et vendus aux enchères pour le plus grand profit de ladite Ecole. Le docteur Gilibert était un praticien distingué, fils d'un père de mérite, médecin savant et réputé qui ne craignait pas de faire des expériences physiologiques in anima nobili, soit sur sa propre personne. Il étudia à plusieurs reprises les effets progressifs de l'inanition sur le cerveau, et j'ai entendu raconter à ma grand'- mère, qui comptait le docteur Gilibert père au nombre des habitués de son salon, des choses fantastiques sur les élucubrations du docteur pendant ses jeûnes scientifiques et prolongés. Il avait écrit, noté, analysé toutes les chutes successives de l'équilibre qui existe chez l'homme entre les muscles et les nerfs, entre la ma- Loo. cit., Rev. du Lyon. 1838, p. 58.