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                                        LES


  TABLEAUX D'ALBERT DURER
                         AU M U S É E DE L Y O N

                                    —   SUITE i   —




   En 1526, deux, ans avant sa mort, Durer peignait à Nuremberg
le portrait « d'un certain Johann Kleberger », dit M. L. Viardot
dans ses Musées d'Allemagne       et de Russie (1844, p. 198), —
qui n'est autre que notre populaire Homme de la Roche.
   Il n'est pas un gamin — si j'étais mon confrère Puits-Pelu, je
dirais, pas « un gône » de Lyon — qui ne connaisse de vue la statue
du « Bon Allemand » dressée sous sa voûte de roche et de vigne
vierge, au milieu du quai de Pierre-Scise, l'ancien quai Bourgneuf.
   Je ne raconterai pas, à propos d'Albert Durer, l'histoire de son
modèle, qui fut probablement son ami, — car né en 1485, Jean
Cleberger n'avajt que quinze ans de moins que le peintre, — mais
je résumerai brièvement ce que tout le monde sait, pour les parti-
culiers qui l'ignorent.
   Issu d'une noble famille de Nuremberg, peu favorisée de la
fortune, Jean Kleberger, ou Gleberger, ou Cleberg, se livra avec
intelligence et succès au commerce, et y amassa une très grosse
fortune, qui lui permit de prêter de l'argent aux têtes couronnées
et besogneuses du seizième siècle, entre autres à François I er , qui

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      Voir la Revue Lyonnaise, t. IV, p. 241.
          NOVEMBRE 1882. — T. IV.                           21