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312 LA R E V U E LYONNAISE ville retirées pour estre affligées en quelque lieu en perpétuelle mémoire.1» Le second service, ajoute M. Montfalcon, que le président Bellièvre rendit à sa ville natale, fut la composition de .son Re- cueil de toutes les inscpiptions antiques relatives à Lyon dont il eut connaissance et qui occupa les vingt-cinq dernières années de sa vie. 11 joignit aux textes épigraphiques tous les passages d'auteurs anciens où il était question de la colonie romaine et donna à son livre le nom de Lugdunum priscum ; ce livre, on le sait, est écrit parfois, moitié français moitié latin ; mais Bellièvre ne le publia point; il le regardait comme un simple recueil de notes et de matériaux destinés à être mis plus tard en œuvre. On croit qu'il le communiqua à Paradiu qui publia les inscriptions recueillies par Bellièvre, en les plaçant à la fin de son histoire de Lyon. Pernetti a pensé que cette compilation a été faite de 1525 à 1556. Elle est dédiée aux Lyonnais, que Bellièvre affectionnait beaucoup. On lit, eu effet, ces lignes dans ce livre: « Lugdunum patria mea cui vehementer adficior, Lugdunum delicise mese, nonulla a me Claudio Bellelievre, notata de Lug- duno scholia, seu collectanea, quibus spero, annuente Domino, de ipsius patriœ mese vetere dignitate aliquid tenere. » On peut appliquer au livre du Lugdunum priscum de Bel- lièvre, ce mot bien connu : « habent sua fata libelli. » Ce livre, en effet, a aussi son histoire. Voici d'abord ce qu'en a dit le P. Me- nestrier dans son Introduction à la lecture de l'histoire. (Lyon, 1694, p. 170.) «Cet ouvrage n'a jamais été imprimé, mais je le trouve cité par quelques auteurs, entre autres par le P. Labbe en ses Disser- ,i La ville, ne possédant pas de Musée, fit placer d'abord les tables de Claude dans la cour dî l'ancien hôtel de ville alors situé près Saint-Nizier ; mais elles masquèrent la fenêtre d'un voisin, Jacques Fenoil qui s'en plaignit au Consulat. Lorsque le nouvel hôtel de ville fut achevé, ces tables ornèrent lé vestibule du rez-de-chaussée où sont aujourd'hui les statues en bronze du Rhône et de la Saône. Quand Artaud installa le Musée au palais Saint-Pierre, il obtint la remise de ces tables et leur assigna une place dans les vitrines du Musée; mais un autre directeur les fit descendre plus tard sous les portiques où personne ne pouvait lire leurs inscriptions ; enfin, ces dernières années, M. Martin Daussigny les fit installer dans l'antichambre du Musée où, heureusement enfin, elles sont à l'abri de l'action corrosive du temps et où cha- cun peut les consulter à son aise. Ces tables [furent payées cinquante-huit écus au soleil par le Consulat en 1529. (V. les Regist, consul, aux archives de la ville.)