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               LES CHAMBRES DE MERVEILLES                         313
tationssur l'origine de Lyon, où il cite la soixante-deuxième page
de cet ouvrage qui devait être très considérable. Je ne scais entre
les mains de qui il est, et si j'avois pu le voir, j'en ferois un plan
plus exact. Celui qui profita le premier de ce manuscrit fut Guil-
laume Paradin, de Cuyseaux, Doyen de Beaujeu, qui, l'an 1573,
publia une histoire de Lyon, sous ce titre : Mémoires de l'His-
toire de Lyon. Il dit dans l'épître qu'il adresse aux échevins
de Lyon, à la tête de ses Mémoires, que la meilleure partie lui
avait été communiquée par noble, spectable et non moins docte
que très humain seigneur, M. Maître Nicolas de Langes, lieu-
tenant général, grand zélateur de l'amour et honneur de Dieu et
de sa patrie. On tient que ces mémoires dont parle Paradin, et
qu'il dit lui avoir été communiqués par M. de Langes, sont l'ou-
vrage manuscrit de M. le Président Bellievre : De Lugduno
prisco, dont Paradin se serait servi, sans avoir dit mot, de ce
grand homme dont il avoit inséré tout l'ouvrage dans ses Mé-
moires, n'ayant fait que le traduire. »
    Paradin oublia sans doute de rendre le volume à M. de Langes,
et ses héritiers en disposèrent bien vite. Mais bien des années
après, il se rencontra heureusement à Lyon un bibliophile pas-
sionné qui recherchait les manuscrits de tous genres ; c'était le
célèbre trésorier Pianello de La Valette. Il put acquérir le Lug-
dunum priscum et, entre autres, aussi le célèbre cartulaire des
franchises municipales de Lyon, dit d'Etienne de Villeneuve, que
la Société littéraire vient de faire imprimer aux frais de la ville.
Après la mort de Pianello, en 1718, sa collection passa à son
 fils, puis à son petit-fils, plus connu sous le nom de M. de Charly.
 En 1758, le fils de ce dernier, le marquis de Maubec emporta avec
lui cette splendide bibliothèque à son château de Thorigny, près
 Sens. Son fils ayant émigré, sa bibliothèque fut confisquée et
 transportée à Auxerre, et réunie à plusieurs bibliothèques mo -
 nastiques également confisquées par la Nation, et dont la conser-
 vation fut confiée au P. Laire. Le successeur de ce dernier, pensant
 avec raison qu'il serait agréable à la ville de Lyon de posséder le
 manuscrit de Bellievre, le cartulaire d'Etienne de Villeneuve
 et les manuscrits de Guichenon, les proposa, le 8 février 1801, à
 M. Najac, alors préfet du Rhône, en échange d'un certain nombre