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LES CHAMBRES DE MERVEILLES 311 le jardin de sa maison située dans le quartier Saint-Georges où se trouve aujourd'hui une petite place qui a retenu le nom de la Tri- nité, en souvenir des religieux Trinitaires1 qui acquirent, en 1658, l'hôtel de Bellièvre pour s'y consacrer à l'œuvre si méritoire de la rédemption des captifs dans les Etats barbaresques. La nouvelle destination donnée par Bellièvre à son jardin lui fit donner le nom de Jardin des antiques qu'on trouve souvent cité dans les ouvrages d'épigraphie. Claude de Bellièvre a laissé dans son Lugdunum prisoum, une description de sa maison, et ily parle des inscriptions qu'il y avait recueillies. « Neque desunt veterime et docti inscripti aliquot lapides quibus litterati antiquitatio amatores, si qui ad nos ve- niunt, detineri soient. Denique ëâ ipsa tota domus commodissima videtur. » « Deux services qu'il rendit aussi à l'archéologie lyonnaise, dit M. Montfalcon, recommandent particulièrement le nom de Bel- lièvre.Ce fut lui qui, comprenant l'importance des Tables de Claude, découvertes en 1528 par un vigneron, à la Croix-Rousse, insista vivement près du Consulat pour qu'il en fît l'acquisition pour la ville ; on lit, en effet, dans la délibération du 12 mars 1528, qui suivit sa motion: « Mess,. Bellièvre a proposé que depuis quatre mois en ça, ung nommé Roland Goibaud, habitant de ceste ville de Lyon, faisant miner une sienne vigne, en la couste Saint - Sébastien, a trouvé deux grandes tables d'ayrain en cuivre antic- qùes et toutes escriptes, lesquelles sont en vente et sont enviées par plusieurs qui ont pouvoir de largement despendre; a dit aussi qu'il les a veues et que, à son jugement, ce sont anticquailles aussi belles que guière se trouvent et sont dignes d'estre par la 1 Les Trinitaires étaient des chanoines réguliers de Saint-Augustin, de l'ordre de la Sainte-Trinité; ces religieux s'établirent d'abord à Lyon, en 1658, à la montée de Beauregard, et ensuite dans l'hôtel Bellièvre, à côlé de l'ancienne église Saint-Pierre- le-Yieux. Primitivement, ce lieu s'appelait Treyve du Gourguillon. Depuis, on a ouvert sur une partie de l'emplacement du couvent des Trinitaires deux rues commu- niquant, l'une, à la rue des Prêtres et l'autre à la Boucherie de Saint-Georges. La première a reçu le nom de Bellièvre, la seconde, celui des antiques en souvenir des antiquités que Claude dé Bellelièvre et Nicolas de Langes y avaient rassemblés, mais postérieurement on a changé ce nom qui lui convenait si bien en celui de Boucherie de Saint-Georges. ••.'•-