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292                 LA R E V U E LYONNAISE
revenir à son œuvre, de la compléter. Pour mieux développer sa
pensée, il développe un texte qu'il a emprunté à un philosophe
d'autrefois, que, du reste, il ne nomme pas. Voici ce texte : « Mulier
est Deus in Ecclesia, Angélus in via, Dsemon in domo, Bubo in
fenestra, Pica in porta, Capra in horto, FÅ“tor in lecto. Si vous
désirez sçavoir, ajoute-t-il, que c'est qu'une femme mondaine, je
vous responds, que c'est un Dieu dans l'Eglise, un Ange dans les
rues, un Diable en la maison, un Hibou aux fenestres, une Pie à la
porte, une Chèvre dans un jardin... et dans le lict une puanteur
insupportable !»
   Pimpantes marquises du siècle dernier, princesses de cour
ou de coulisses, voluptueuse comtesse de Verrue, Sabran, et
Parabère, rondelette Du Barry, et vous, Guimard, la belle damnée,
c'est un encens d'autre sorte qu'on brûlait à vos narines délicates!
 Richelieu, Boufflers, Dorât et M. de Voltaire, ce

                 Bedeau du temple de Cythère,


vous faisaient d'autres compliments. Habent suafata...
   Quoi qu'il en soit, m'est avis que ce Jacques Olivier, notre
auteur, si le proverbe est vrai, devait être véhémentement féru
d'amour pour le sexe faible : car il ne les ménage guère, comme
on voit, et les châtie, en paroles du moins, fort rudement. Le
lecteur est peut-être curieux de savoir comment et pourquoi la
femme est « un hibou en fenestre ». Lisez l'explication et dites si
elle n'est point lumineuse : « C'est pour montrer, à mon advis,le
fast, la vanité et l'orgueil en tous ses comportements : car sans
philosopher davantage sur les imperfections de cet animal l'on
voit assez par la coiffeure de sa teste et de son col impropre à tous
les oiseaux du ciel, qui représente la vanité, qu'une femme
mondaine fait paroistre en sa teste par ses cheveux frisottez et
entortillez ; en son visage par le fard, le piastre et le vermillon
estranger ; en son col par fausses gorges, carcans et coliers
artistement elabourez et en tout son corps par des habits pompeux
et piaffans, impropres à filles et femmes qui sçavent courtizer la
vertu avec toutes sortes de modestie et de discrétion. »
   Ainsi des autres.