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ÉCRITS SATIRIQUES CONTRE LES FEMMES 293 La Constance des femmes nouvellement descouverte est une petite plaquette fort courte et, littérairement parlant, sans grande valeur. J'ai enire les mains une édition imprimée à Lyon en 1627, « jouxte la copie imprimée à Paris, » sans nom de libraire. Le satirique passe successivement en revue les filles, les femmes et les veuves, et conclut qu'il n'y a plus de chasteté sur la terre. Badinage bien innocent! Il termine sa petite dissertation par le conte de la matrone d'Éphèse : l'histoire en était bien vieille, et il aurait pu, sans trop de peine, trouver maints exemples au temps où il vivait qui l'eussent dispensé de remonter si haut. Il est convaincu de l'inconstance de toutes les femmes : pour lui « elles se passeront plutost de chemise que d'un amy ». Laissons cette bluette sans lui donner plus d'importance qu'elle n'en mérite. En voici une autre de même nature, écrite en vers, sur un ton beaucoup plus leste, plus libre même. C'est : « La Méchanceté des femmes. » L'auteur de ce petit poème passe en revue la journée d'une bourgeoise ; et sur chaque heure, sur chaque occupation il a sa glose à faire : la paresse du lever, la longueur de la toilette, les distractions à l'église, les caquetages au retour aveo les commères, les criailleries à la maison, les mille tracasseries au pauvre mari qui n'en peut mais, rien n'y manque. Voyez la contenance qu'elle fait à l'église : Voilà ma Bourgoise à l'Eglise, Pour mieux profaner sa sottise, Ne dit ny Pater ny Ave, Et a tousjours le nez levé, Ou pour regarder derrière elle S'il arrive quelque Damoiselle, Ou quelque petit freluquet, Pour de loing avoir le caquet, Vous tient une majesté grande, Puis s'il faut aller à l'offrande Ma Bourgeoise" double le pas, Comme ne faisant pas grand cas Ny de Monsieur ny de Madame, Ny moins d'encourir quelque blasme. Après cela pour la sortie