page suivante »
ECRITS SATIRIQUES CONTRE LE'S FEMMES 287 versification sont assez difficiles. On en jugera par la citation que j'en vais faire. Pour l'intelligence de ces vers, je dirai qu'il s'agit d'un débat philosophique et moral sur l'amour, entre un chevalier et un moine qui cheminent de conserve : le premier ne songe qu'à chanter ce qu'il regarde comme la suprême félicité de la vie : le second, au contraire, s'efforce de lui faire sentir tout le vice et le néant des fausses voluptés ; il lui montre l'inconstance et la perfidie de la femme et cherche à le ramener à des idées plus sérieuses. C'est le moine qui parle (vers 828). • • Dont plusieurs sont, . ; Quand femmes ont, Mal s'en chevissent; ' Et grand mal font, Quand se forfont Et s'abestissent. Tant les chérissent, Et obéissent, j- , Que de liberté se défont : ; Tous leurs bons plaisirs accomplissent; Jà ne les desdiront, qu'ils puissent. Et voilà ce qui tout confond. Femme désire, Et tousjours tire D'estre maistresse; Tout veut conduire, Tout faire et dire, Jamais ne cesse : Et Dieu sçait qu'est-ce Quand elle adresse A bien pratiquer et eslire ! Homme qui gouverner se laisse, Ainsi qu'un chien qu'on meine en lesse, Sans nullement le contredire. Un peu plus haut, l'auteur dit.encore énergiquement : Et qui vit de femme en service, Brief, on lui deust fendre les pieds Peste ! frère Guillaume Alexis n'y va point de main morte : Les sentiments humains, mon frère, que voilà ! pourrait-on dire avec Molière.