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                 LES TABLEAUX D ' A L B E R T DURER                            247
pelle Volguemut. Voici les dimensions en mesures actuelles :
H., l ra 67; L., l m 35. Le graveur Kilanus y est appelé Kilian.
   J'en ai fini avec les catalogues qui sont demeurés inconnus —
ils n'existent même pas à la Bibliothèque de la ville — à M. le
comte Clément de Ris, conservateur des Musées du Louvre, qui a
récemment appelé l'attention des connaisseurs sur ce tableau de
Durer et mérite de ce chef de sincères remerciements de la part
des Lyonnais, auxquels il a révélé la valeur considérable de cette
Å“uvre d'art.
   M. Clément de Ris a fait plusieurs visites à nos Musées de-
puis 1850. Récemment, en 1880, il en a fait une dernière avant la
modification radicale intervenue dans le logement de nos tableaux
anciens, et il appelait de tous ses vœux des réformes nécessaires
dans l'économie de leur installation défectueuse. Ces vœux sont
exaucés aujourd'hui, dans une large mesure, sinon absolument.
Je laisse la parole à cet écrivain, avec le regret de devoir borner
au sujet spécial qui fait l'objet de ces lignes, la reproduction de"
son très intéressant travail sur le Musée de Lyon.

   Voici l'œuvre la plus intéressante du Musée ; c'est le Rosenkronsfest [sic] (la
fête de la couronne de roses) d'Albert Diirer, à propos de laquelle je demande la
permission d'être prolixe. Ce ne sont plus des notes, mais une quasi-dissertation,
pour laquelle j'ai consulté tous les livres qu'a pu me fournir la Bibliothèque de
Lyon.
   En 1506, le peintre nurembergeois, âgé de trente-six ans, dans toute la force de
l'âge, dans toute la plénitude de son talent, était logé à Venise au Fondaco dei
Tedeschi, et s'occupait à peindre pour le maître-autel de la chapelle de cette
somptueuse auberge une cérémonie représentant la cérémonie du couronnement
de roses de l'empereur d'Allemagne, Maximilien, par la sainte Vierge. C'était
un sujet essentiellement allemand, exécuté par un artiste allemand, aux frais
de négociants allemands, dans un édifice allemand : rien de mieux. Le tableau se
composait ainsi : au centre, au pied d'un arbre, la Vierge assise, soutenant
l'enfant Jésus sur son genou droit, place de la main gauche une couronne de
roses sur la tête de l'empereur agenouillé à sa gauche (droite du spectateur).
L'empereur est couvert d'un manteau de pourpre bordé de fourrure. Au cou, le
collier de la Toison d'or; à ses pieds, la couronne impériale. Derrière lui, un
groupe de personnages parmi lesquels il est impossible de reconnaître François
de Sickingen, comme on l'a prétendu, par la raison que François de Sickingen
n'avait que vingt-cinq ans en 1506, et que le personnage du tableau est âgé d'au
moins quarante ans.