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242 LA REVUE LYONNAISE de l'art. Ce tableau est connu à Lyon sous le nom à !Eœ- Voto, et en Allemagne sous celui de Rosenkranzfest* ou, pour parler français à propos d'un tableau allemand, de la Fête des Couronnes de roses. Je l'appellerai, plus simplement, Rosaire. Je reviendrai sur ce titre bizarre, justifié par ce fait que la plupart des personnages portent sur leurs têtes des couronnes de roses, et pour ceux qui n'ont pas vu ce tableau, ou qui ont jeté sur lui un regard distrait ou indifférent, je demande la permission de le décrire avec quelque détail. Au centre de la composition, la sainte Vierge, est assise au pied d'un arbre aux fortes branches. Blonde, presque rousse, la figure ronde, d'un caractère germanique bien accusé, placide et indiffé- rente d'expression, la Vierge Mère pose de sa main droite, sur la tête de l'empereur d'Allemagne, Maximilien Ier, un « chapel de roses », et de la gauche elle retient l'enfant Jésus, à demi couché sur son genou et sur son bras. Vêtue d'une robe verte, échancrée en carré, bordée d'une ganse en vert plus clair, relevée d'une agraphe d'orfèvrerie, la sainte Vierge est à la fois la figure la plus importante et l'une des moins expressives du tableau eir question. Revêtu de la pourpre impériale bordée de riches fourrures, Maximilien d'Autriche, au nez busqué, à la physionomie caracté- ristique1, agenouillé à la gauche du groupe divin, s'incline sous la' légère couronne dont la Vierge vient d'orner sa tête. Adroite, agenouillée dans une splendide robe de brocard d'or, crevée de satin bleu de ciel aux épaules, vêtement splendide qui semble la naïve récompense décernée parle peintre au martyre^ de la sainte, symbolisé par la cruelle roue dentée de fer dont l'engin menaçant soulève les plis somptueux de l'habit d'or, sainte Catherine d'Alexandrie, patronne de l'impératrice (?) s'appuie sur 'Maximilien d'Autriche, mort en 1519, avait quarante-six ans au plus en 1506. Les' traits de l'empereur, dans le tableau de-Lyon, accusent un âge plus avancé, et d'aprésr M. Berggruen, le 1ype et la physionomie de Maximilien, tels qu'ils sont dans ce tableau, offrent une ressemblance frappante avec le dessin de Durer conservé à VAlbertine, daté de 1514, et qui a servi de type pour les gravures sur bois deBartsch (153 et loi) et pour le portrait du Belvédère, récemment et admirablement gravé aux frais de la Société de gravure de Vienne, par Victor Jasper. "'