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LA VILLE GALLO-ROMAINE DE BEAUCLAIR 227
d'ouvriers dans ce champ. Elle ne tarda pas à mettre à nu un
mur bâti en petit appareil, avec des pierres presque carrées, et
qui était décoré d'une peinture aux couleurs les plus vives.
Bientôt la pioche et Ja pelle déblayèrent des espèces de galeries
ou corridors de 2 m. 20 de large,, et, enfin, tout un monument
qu'on a lieu de croire un temple. Il était voûté et carré, de 12 mètres
de côté. Les temples, en Gaule, n'ont pas toujours été la représen-
tation exacte de ceux de Rome. Je possède le plan manuscrit et
inédit du panthéon du Mont- Dore, en Auvergne, non loin de
Beauclair, qui a beaucoup d'analogie avec celui du temple que
j'ai découvert
Les murs du monument de Beauclair étaient ornés d'une su-
perbe peinture à fresque ; il n'en restait que la base, enfoncée en
terre, d'environ 80 centimètres ; mais cette base était complète ;
ce qui lui donnait de la valeur. Elle représentait des iris jaunes
avec leurs branches vertes ; ces plantes aquatiques étaient séparées
par des colonnettes roses, bordées de vert, d'une belle époque ;
par des filets jaunes portant de petits ornements de même couleur.
Quant aux panneaux placés au-dessus de ces bases, il en restait
quelques fragments peints en magnifique rouge-vermillon. J'ai
retrouvé, dans les déblais, plusieurs débris de plafonds peints en
rouge et en vert. Le pavage du monument était en béton, dans
lequel on avait jeté de petits cailloux qui formaient comme une
espèce de mosaïque. Ce béton était d'une incroyable dureté,
Autour des ruines de ce monument, j ' a i trouvé des morceaux
d'entablement en brique couverts par une engobe blanche. On
sait que l'engobe a pour but de changer la couleur de la pâte et
produit l'effet d'une légère couche de peinture. Une statuette d'en-
viron 30 centimètres de hauteur, en terre cuite, et représen-
tant un personnage romain, avec le costume gaulois de la bardo-
cuculle a été trouvée à Beauclair dans un champ situé au-dessus
de celui où avaient lieu les fouilles. Elle porte aussi une engobe
blanche. Cette statuette devait faire partie d'une suite du même
genre ; elle est de l'espèce de celles qu'on appelle des tèlamons, et
qui ornent, à Pompeïj l'entablement d'une salle de bains.
Le dimanche qui suivit cette découverte, plus de six cents pajsans
vinrent en curieux; mais chacun d'eux emporta un débris de laf