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              LES SUBVENTIONS A R T I S T I Q U E S             171

les précieux tableaux de la salle Lacaze. Que de musées de pro-
vince doivent une grande partie de leurs richesses aux généro-
sités privées ?
    Malgré les difficultés juridiques d'une fondation durable, beau-
coup de sociétés se sont créées, qui rendent et surtout rendront
de grands services, en dehors de l'État et souvent mieux que
l'État.
    A Paris, le Salon annuel est organisé et géré par les artistes
qui, malgré certains inconvénients, s'en trouvent fort bien. En
province, dans beaucoup de villes, spécialement à Lyon, le même
service est rendu par les Sociétés des Amis des arts. Récemment,
à Lyon, des hommes animés d'un zèle intelligent pour la peinture,
ont organisé une exposition permanente qui sera utile à la fois
aux artistes et aux amateurs.
    Le principe de la mutualité entre savants, écrivains, artistes
s'est agrandi, grâce aux fondations privées. Il suffit de citer la
Société des gens de lettres, qui sert des pensions aux écrivains
pauvres, en même temps qu'elle veille à la perception des droits
d'auteur au profit de tous ses membres. Elle a été imitée par les
 compositeurs, les musiciens, les auteurs, etc.
    Le baron Thénard a fondé la Société des Amis des sciences qui,
 suivant le mot du président, M. Jean'-Baptiste Dumas, a pour but
 de secourir « ces talents trahis par le sort, ces inventeurs impru-
 dents, ces génies imprévoyants, tous ces généreux insensés, qui
 s'oubliant eux-mêmes, n'ont pensé qu'à la grandeur ou à la pros-
 périté de leur pays ».
    Dernièrement les journaux annonçaient la constitution de la So-
 ciété Arti et amicitise, qui a fait une vente publique de tableaux
 et recruté beaucoup de membres afin d'acheter des villas pour les
 artistes et hommes de lettres et de science obligés au repos.
    Plusieurs de ces sociétés trouvent des ressources importantes
 dans le système des loteries, qui n'est peut-être pas sans danger
 lorsqu'il porte uniquement sur des lots en argent.
     Dans toutes ces créations, il y a une oeuvre utile faite par
 l'individu associé à l'individu, comptant sur ses propres efforts,
 cherchant heureusement à se passer de l'État, qui, ainsi allégé de
 son lourd fardeau, peut s'occuper plus efficacement de ses fonc-