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               LES SUBVENTIONS ARTISTIQUES                        169
montrée et que leur succès industriel est plus que problématique,
l'Etat doit s'en occuper.
   Les prix décernés par les Académies, au nom de l'Etat ou bien
au nom de particuliers, constituent aussi des subventions que l'ex-
périence semble devoir faire développer. Les générosités de l'État
et des particuliers àl'égard des Académies s'accroissent, en effet, de
plus en plus. Les divers prix et médailles décernés chaque année
auSalon rentrent naturellement dans cette catégorie, à laquelle on
peut rattacher les acquisitions de tableaux et de statues faites
par le ministre des beaux-arts, tableaux et statues qui souvent ne
seraient pas achetés par des particuliers.
   Les voyages scientifiques, les reconnaissances individuelles
ou par caravane faites en pays ignorés, comme le centre de
l'Afrique, dans l'intérêtdu commerce, afin de préparer, par exemple,
le chemin de fer transsaharien, les missions à l'intérieur ou à
l'étranger pour une étude d'archéologie ou d'éradition, voilà
encore de nouvelles formes de subventions.
   Combien, d'autres encore ! Les bourses dans les grandes écoles
scientifiques ou artistiques, le séjour à l'école d'Athène ou de
Rome sont des secours pécuniaires accordés aux jeunes gens qui
ont donné quelques preuves de valeur et beaucoup d'espérances.
Les établissements scientifiques, comme le Collège de France, le
Muséum, les Facultés, les Écoles savantes (Chartes, Langues orien-
tales, etc.) sont, dans une certaine mesure, une sorte de subven-
tion pour des savants qui, en trouvant l'indépendance et les loisirs,
deviennent capables de songer à des œuvres coûteuses et désin-
téressées. Que de livres n'auraient pas vu le jour si leur auteur
n'était pas arrivé à la haute situation de professeur au Collège de
France ou ailleurs! N'étant pas occupés toute l'année, comme un
professeur de collège, à des travaux que l'habitude a rendus
presque mécaniques, pouvant s'adonner aux libres recherches et
aux investigations hardies, préoccupés uniquement de nouvelles
idées, ces professeurs peuvent être originaux, trouver des vérités
nouvelles, découvrir des lois, en un mot, augmenter la science.
   Stuart Mill a remarqué que la chaire du professeur est bien
préférable à la sinécure, à la dotation ou à la pension. L'ensei-
gnement est utile au professeur lui-même, surtout peut-être au