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                             SOCIÉTÉS SAVANTES                                      157
  dans les environs du Péage de Roussillon, d'Albon, de Saint-Vallier, etc. D'après'
  ses observations, ces dépôts remonteraient même jusqu'à Loire (Rhône), c'est-à-
  dire à une vingtaine de kilomètres de Lyon et à cent soixante environ de ce que
  généralement on croyait être leur limite septentrionale. M. Fontannes a, en outre,
  reconnu la constance de la formation saumâtre ou d'estuaire (Marne à Syndosmya
  Khodanica d'Burre)qui relie les couches marines de cette période (Marne à Nassa
  Semistriata    de Saint-Ariès) aux dépôts d'eau douce (Marnes à Hélice Chaixi
  de Hauterives), et qui, entre autres fossilles intéressants, lui a fourni les poissons
  (G. Clupea et Clupeops) décrits par M. le D1' Sauvage, ainsi qu'un crustacé,
  YAxia Fontannesi,       Milne-Edwards, dont il présente une photographie agrandie.
  C'est la première fois que ce genre, actuellement vivant sur nos côtes, est r e n -
. contré à l'état fossile. Il a trouvé aussi dans cette même assise, et sur divers
  points, de nombreuses empreintes végétales qu'il a soumises à l'examen de M. le
  marquis de Saporta, et qui se rattachent certainement à la flore de Théziers.
     L'horizon de Hauterives dont on ne connaissait encore, dans la vallée du
  Rhône que trois stations bien caractérisées, Hauterives, Ghabeuil (Drôme) et
  Gclleaneuve (Hérault), s'est enrichi, par suite des recherches de M. Fontannes,
  de plusieurs gisements intéressants à divers titres. Le plus septentrional est celui
  d'Agnin (Isère), où l'on retrouve la même disposition stratigraphique, les mêmes
  caractères pétrologiques, la même faune qu'à Hauterives.
     Les dépôts d'eau douce de cette époque qui, en totalité ou en partie, s'étendent
  transgressivement sur le miocène continental, sont généralement très caillouteux,
  soit que les cailloux soient répartis en bancs réguliers, alternant avec des
  masses grises ou jaunâtres à la base, avec des sables plus ou moins compacts
  dans le haut ; soit que les cailloux soient irrégulièrement disséminés dans toute
  la masse. M. Fontannes leur rattache, comme dernier terme, le conglomérat et la
  glaise dits de Chambaran, dont l'âge n'avait pas encore été établi d'une manière
  précise, ainsi que les sables sous-jacents à Mastodon Arvernensis           de Saint-
  Michel-de-Montmiral, Bathernay, Geyssans, etc.
      En outre, il fixe à la latitude approximative de Valonnela limite septentrionale
  des alluvions régionales, telles qu'il les a définies dans son étude sur le bassin
  de Grest. Plus au sud, les conglomérats pliocènes aussi bien que les alluvions
  quaternaires ne sont plus caractérisées par l'abondance des galets de quartzite
  ou alpins qu'à une faible distance du cours actuel du Rhône.
      Enfin, les sables et cailloutis kaoliques de Saint-Barthélémy de Vais, les blocs
  siliceux si pittoresques ainsi qu'un nouveau gisement à Elephas            primigenius
  de cette même localité dont il soumet à la Société plusieurs vues photographiques,
  les tufs de Givrey, les marnes à tuiles de Gondrieu, des environs de Chasse, se
   sont successivement étudiés et classés.
      Sur le carré d'Orange, qui a déjà fait l'objet de communications antérieures,
   M. Fontannes signale a Nyons l'existence sous le calcaire lacustre, des marnes
   et conglomérats du Tongrien de Grest, le contournement remarquable de là
   Molasse à Pecten prxscabriusculus          dé Saint-Restitut, puis, dacs la même
   région, toute une série de gisements nouveaux appartenant, les uns à l'Helvétien
   Supérieur de Gabrières d'Aiguës à Catdita Jouanneti,        Ancillaria      glandifof-
   mis, etc., les autres au pliocène marin de Saint-Ariès (Ariésien ou Subapennin
   très ancien).
      Dans le midi de I'Ardèche, à Saint-Marcel et à Saint-Montant, il a retrouvé les
   couches à congéries, cette formation si intéressante qni n'était encore connue en
   France que dans deux régions, les environs de Bollène (Vaucluse) et ceux de
   Théziers (Gard), et indique comme probable la présence de ces dépôts dans le
   bassin pliocène de Grest.
      Le carré d'Orange, à peu près terminé, sera livré à l'impression cet hiver.